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18 PERSONNES ÉGORGÉES PAR LES TERRORISTES DE BOKO HARAM EN UNE NUIT

Nuit sanglante au Tchad. Des têtes détachées des corps dans une mare de sang comme des boeufs dans un abattoir. C’est le carnage des hommes de la secte Boko Haram qui ont attaqué un village près du Lac Tchad faisant dix-huit morts. Ce n’est que ce dimanche que les autorités tchadiennes confirment cette tragédie qui s’était déjà repandue vendredi telle une traînée de poudre.

« Les éléments de Boko Haram ont attaqué un village au sud de Daboua », une sous-préfecture du lac Tchad non loin du Niger, « jeudi vers 21 h » (20 h GMT) et ont « égorgé 18 personnes, blessé deux autres et enlevé 10 femmes », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.

Alors qu’on annonçait l’affaiblissement de la secte avec les divisions au sommet de la hiérarchie, on assiste plutôt à la recrudescence des violences terroristes.
La dernière grande attaque de Boko Haram du côté  du lac Tchad remonte à mai 2018 où 6 victimes  dans la localité de Gabalami, non loin de Kinassarom, sur une île du lac Tchad. Quatre agents de l’Etat, un militaire et un civil, avaient  été tués lors d’une attaque d’un poste de contrôle de l’armée tchadienne sur une île du lac Tchad dans la nuit de samedi 5 mai à dimanche 6 mai.

Le 18 avril, la télévision nationale tchadienne avait annoncé que trois soldats tchadiens avaient été tués dans un « accrochage » avec des membres de Boko Haram, sans préciser le lieu. Au même moment, des combats se déroulaient entre le goupe djihadiste et des soldats de la Force multinationale mixte (FMM, force régionale de lutte contre Boko Haram) dans la localité d’Arge, dans le district d’Abadam, au Nigeria, à la frontière avec le Tchad.

Le 27 mars, un autre soldat tchadien. Un mois plus tôt, en février, ce sont deux militaires tchadiens, dont un capitaine, qui avaient trouvé la mort dans une embuscade du groupe djihadiste, dans cette même région du lac. Cette embuscade était la première en territoire tchadien de combattants de Boko Haram depuis mai 2017, au cours de laquelle neuf soldats tchadiens avaient été tués.

Depuis plusieurs années, l’armée tchadienne et des « comités de vigilance » civils patrouillent dans la zone du lac Tchad pour empêcher le retour de djihadistes de Boko Haram dans la région, mais les incursions sont de plus en plus violentes et fréquentes.

Même si le Tchad est relativement moins touché par le groupe jihadiste que son voisin le Nigeria, on observe une recrudescence des violences perpétrées par Boko Haram au Tchad depuis quelques mois, après une relative accalmie. Les attentats meurtriers et les enlèvements de jeunes filles se poursuivent malgré l’armée tchadienne, au sein d’une force multinationale mixte (FMM) qui rassemble des forces de la sous-région.

Le groupe originaire du Nigeria frappe dans tous les pays de la zone du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger) où il commet des attentats meurtriers et des attaques contre les forces de l’ordre, et procède à des enlèvements de jeunes filles.

Depuis 2009, plus de 20 000 personnes sont mortes au seul Nigeria, victimes des actions de Boko Haram et du conflit qui l’oppose à l’armée.

Environ 10,7 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire pour survivre dans la région du lac Tchad, où sévit l’une des crises les plus sévères du monde marquée par le déplacement de milliers d’individus et par l’insécurité alimentaire, selon le bureau humanitaire des Nations unies.

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