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20 ANS DE PRISON POUR LES ÉLÈVES SOUPÇONNÉES D’AVOIR GRIBOUILLÉ LA PHOTO DE NKURUNZIZA

La photo du président Pierre Nkurunziza est sacrée. Elle figure dans les manuels scolaires du Burundi et doit être louée, vénérée comme une image sacrée. Et si jamais un élève y pose son stylo, c’est équivalent à un blasphème.

Ainsi, six écolières de la province de Kirundo, dans le nord-est du Burundi, ont été arrêtées et placées en garde à vue pour des gribouillages sur une photo du président Pierre Nkurunziza dans des manuels scolaires.

Les élèves ont été arrêtées sur ordre du procureur de Kirundo, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP), la Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance (FENADEB). Les lycéennes sont accusées d’être les responsables de gribouillages trouvés sur une photo du président Nkurunziza dans cinq livres de sciences humaines appartenant à leur école, selon la FENADEB, qui regroupe 48 organisations de la société civile au Burundi. Un écolier de 13 ans arrêté dans la même affaire a été relâché, car il a eu la chance de n’avoir pas encore  atteint la majorité pénale, fixée à 15 ans au Burundi.

Les écolières n’avaient pas encore été inculpées, jeudi, selon des sources locales. Mais pour des cas similaires, plusieurs écoliers avaient été condamnés en 2016 jusqu’à 20 ans de prison pour outrage au chef de l’Etat et atteinte à la sûreté intérieure de l’État.

En effet en juin 2016 , 300 élèves de l’école primaire avaient été  renvoyés pour avoir gribouillé la photo du président burundais. Cinq classes entières de 8e de l’école fondamentale et du lycée municipal de Ruziba, à Bujumbura, avaient  été renvoyées.

Ces 300 élèves avaient été  accusés d’avoir fait des gribouillis sur la photo du président Pierre Nkurunziza qui figure dans leurs livres des sciences humaines.
La photo caricaturée était  mise en page sous celles des rois Mwezi Gisabo et Mwambutsa IV Bangiricenge [de la dynastie Ganwa, ayant régné sur le Burundi pendant plus de trois siècles jusqu’en 1966] dont les effigies sont intactes.

Selon des sources sur place à Ruziba, ce sont des agents du Service national des renseignements (SNR) qui auraient alerté les autorités scolaires. Des militaires se sont chargés de la fermeture de ces classes incriminées.

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