49 GENDARMES ASSASSINÉS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE: LE PRÉSIDENT KABORÉ ANNONCE DES SANCTIONS
Au moins 49 gendarmes et quatre civils ont été tués lors de l’attaque perpétrée dimanche par des jihadistes présumés contre un détachement de gendarmerie d’Inata, dans le nord du Burkina Faso, selon un nouveau bilan communiqué par le porte-parole du gouvernement mercredi.
« Nous pouvons établir le bilan suivant: 49 gendarmes décédés, 4 civils (tués). Nous avons fort heureusement retrouvé 46 gendarmes », portés disparus, a indiqué Ousséni Tamboura à l’issue d’un conseil des ministres.
Un précédent bilan faisait état lundi de 28 gendarmes et 4 civils tués.
Le nombre de décès pourrait toutefois encore s’alourdir, le détachement de gendarmerie d’Inata, ville de la région du Sahel et proche de la frontière du Mali, comprenant environ 150 hommes selon des sources locales.
Cependant, les premières informations parlent de dysfonctionnements et un problème de ravitaillement alimentaire. À la sortie du conseil des ministres, le président de la république Roch Marc Kaboré a pris la parole pour annoncer l’ouverture de l’enquête et des sanctions à venir. Voici son intervention.
« C’est avec beaucoup d’affliction que je prends la parole au sortir du Conseil des Ministres au sujet du drame d’Inata. Drame dont l’onde de choc a été importante au niveau des différentes couches sociales de notre pays. Cette situation a amené des réactions diverses que je comprends fort bien. Car il faut le dire. Il ne peut pas être normal en ce moment, que l’Armée qui doit être la structure la mieux organisée, que dans cette armée, nous ayons des dysfonctionnements à un niveau si important ; des dysfonctionnements concernant les questions de l’alimentation, des dysfonctionnements concernant les questions logistiques et autres. Cela est inacceptable et c’est pourquoi je comprends fort bien les différentes réactions de colère qui sont exprimées çà et là.
Je voudrais d’ores et déjà dire que les instructions ont été données pour qu’une enquête administrative soit faite sur l’ensemble de cette question. Nous ne voulons plus entendre parler des questions d’alimentation dans notre Armée. Nous ne devons plus entendre parler des questions de primes dans cette Armée. Nous devons mettre nos hommes dans toutes les conditions qui leur permettent d’affronter le terrorisme avec l’ensemble du courage et de la détermination qu’il faut.
Je voudrais par ailleurs, et surtout, présenter mes condoléances et celles du gouvernement à toutes les familles qui ont été touchées par ce drame, et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés.
Autant je comprends les réactions de colère qui sont exprimées çà et là, autant je voudrais appeler l’ensemble des Burkinabè à ce que à la mémoire de l’ensemble de ces personnes qui sont tombées au combat pour le Burkina Faso, nous observions une certaine compassion, une certaine dignité pour accompagner les familles éplorées dans leur dure épreuve. C’est une nécessité, c’est un devoir des autres, parce que ceux qui sont partis sont partis dans le combat qu’ils mènent pour défendre le territoire du Burkina Faso. Et nous devons leur donner cet honneur de rester sereins, de pouvoir les accompagner, de pouvoir soutenir leurs familles, afin que nous puissions prendre l’ensemble des mesures que requiert la situation.
Je voudrais également préciser qu’un Conseil supérieur de la Défense nationale sera convoqué incessamment, pour faire le point de l’ensemble de ces dysfonctionnements et prendre les dispositions qui s’imposent. D’ores et déjà, nous avons pris un certain nombre de mesures, et je dis et je répète, qu’au terme de l’enquête, l’ensemble des personnes qui seront concernées dans cette question relative à Inata feront l’objet de sanctions disciplinaires sans exception. Je le précise très bien, sans exception ».