7 ÈME ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DU DR CHARLES ATÉBA ÉYENÉ
《Tout ce que je n’ai pu te dire, le sauras tu de l’autre bord quand je dormirai bouche fermée, dans l’éternité, sans parole? 》disait Louis Guillaume. Invité vedette sillonnant tous les plateaux télés et radios, Charles Atéba a quitté la scène brusquement le vendredi 21 février 2014.
Et depuis 7 ans , c’est le couvre – feu sur la cause de son décès suspect. Pas d’autopsie. Rumeurs et affirmations mensongères jusqu’aux salissures grossières du perroquet du gouvernement de l’époque, Issa Tchiroma, qui avait laissé croire le Dr Charles Atéba Eyene serait mort brusquement de SIDA! Et puis, insuffisance rénale !
Ce voile opaque et ces contrevérités flagrantes inventées visaient à salir la mémoire et couvrir l’assassinat de celui qui était l’icône du peuple, rock star des médias, hissé au pinacle de la personnalité préférée des Camerounais en 2012, selon une étude multimédia presse Force One.
Auteur de 22 ouvrages, avec sa truculence verbale et sa dialectique dénonciatrice, CHARLES ATÉBA EYENE stigmatisait les hiérarques du régime de PAUL BIYA. Polyvalent, omniprésent, son implication était sans limite dans les maux de la société. Son livre intitulé « Les paradoxes du pays organisateur: élites productrices ou prédatrices » était comme une déclaration de guerre. Son brûlot « Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico – anal et des réseaux mafieux » publié en 2012, était son arrêt de mort.
Membre suppléant du Comité central du RDPC, le parti de PAUL BIYA au pouvoir, ATÉBA EYENE, était unanimement honni, un ennemi dans le fruit dont il fallait se débarrasser à défaut de le contrôler . Alors que sa santé se dégradait, il était convoqué devant la Commission de discipline présidée par l’ex Premier ministre PETER MAFANY MUSONGE , décidé à lui souffler les bronches pour son dernier livre « La trahison des griots ».
Tant d’ennemis, tant d’avanies, dans le parti, il fallait passer par la maladie pour se débarrasser de cet encombrant militant.
Alors qu’il ne boit pas d’alcool, CHARLES ATÉBA EYENE s’écroule lors d’une cérémonie à l’ Institut Africain d’ Informatique. Il est aussi curieux que suite aux douleurs dans la gorge, il est opéré des amygdales à la clinique du docteur ZE MEKA.
Quand CHARLES ATÉBA EYENE s’écroule dans son domicile à MFOU, il est transporté à l’hôpital du coin. Le docteur NDAM qui l’examine diagnostique les complications du système respiratoire. À la clinique FOUDA, les examens montrent qu’il a des problèmes pulmonaires.
Transporté malgré son refus au Centre Hospitalier et Universitaire de Yaoundé (CHU), tout s’enchaîne très vite, à huis clos, sans sa famille. On leur dit juste qu’on est entrain de faire une dyalise dans la salle de réanimation. À 14h, il est déjà dans le coma. 17h, il est mort. Et ce n’est qu’à 20h 40 que le directeur de l’hôpital vient annoncer son décès.
Quelle est donc la cause? On suppute, on parle d’une insuffisance rénale. Mais les spécialistes doutent. Au CHU, ATÉBA EYENE a vomi du sang. Les examens des laboratoires montraient que les poumons étaient bousillés. Or il ne fumait pas et ne prenait pas d’alcool. Ses reins étaient complètement bloqués. Tous les signes cliniques d’un poison foudroyant. Sachant que le CHU a des dispositifs d’ hémodialyse limités, pourquoi bloquer l’évacuation sanitaire que ATÉBA EYENE sollicitait?《 Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent》, disait George Orwell.
Juste après le décès, un sms est arrivé sur le téléphone portable de CHARLES ATÉBA EYENE récupéré par un membre de la famille: »votre salaire est déjà disponible ». Ses ennemis du RDPC sont allés lui rendre un hommage de Lucifer. Comme le disait FRANÇOIS RABELAIS dans les » Dernières paroles » en 1553:《 Tirez le rideau, la farce est jouée》.
J.REMY NGONO
DEVOIR DE MÉMOIRE ET BON À SAVOIR
Charles Ateba Eyene est né le 15 janvier 1972 à Bikoka dans le département de l’Océan (Région du Sud).
Essayiste prolifique, il est membre suppléant au comité central du RDPC et enseignant à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC).
Il est titulaire d’une thèse de doctorat de la chaire Unesco. Son sujet de thèse portait sur : L’expression médiatique des forces sociopolitiques et le défi de la préservation de la paix sociale au Cameroun : Une approche socio-communicationnelle de quatre titres de la presse francophone camerounaise, 1990-1997. (Le Messager, La Nouvelle Expression, Le Patriote, Cameroon-Tribune). Thèse encadrée par les professeurs Michel Tdjade Eone et Zambo Belinga, et qu’il a eu avec la mention « très honorable »
Peu de temps avant sa mort, il avait été recruté comme enseignant à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC).
Il meurt à l’âge de 42 ans le 21 février 2014.
PUBLICATIONS :
Paul Biya et l’intégration socio-politique des jeunes, Yaoundé, 1997, 139 p.
La jeunesse camerounaise et l’éthique de responsabilité, Yaoundé, Édition Sphinx, 1998, 108 p.
Charles Assale m’avait dit. Hommage à un patriarche, Yaoundé, Africa multimedia, 1999
Cameroun : comment l’ancien palais présidentiel a été pillé, Yaoundé, Africa multimedia, 2000
Comprendre l’éthique. Du discours à la pratique, Yaoundé, Africa multimedia, 2001
Le Général Pierre Semengue : toute une vie dans les armées, Yaoundé, éditions CLE, 2002, 274 p.
RDPC : le guide de la militante et du militant d’après les textes de base en vigueur, 2003, 112 p.
Affaire Dikoum : entretiens avec les accusés, Yaoundé, Africa multimedia, 2004, 170 p.
Le RDPC hier, aujourd’hui et demain : le temps d’un regard militant et citoyen, Yaoundé, 2005, 155 p.
Recueil de propositions militantes pour revitaliser le RDPC, Yaoundé, Africa multimedia, 2006
Stratégies de corruption et de détournement des fonds publics comme logique de coup d’État : remèdes, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2006, 144 p.
Destruction du RDPC à la base : analyse des stratégies des uns et des autres, 2007, 48 p.
Marketing et communication politiques : clé du succès pour les élections, la vie publique et la promotion de la démocratie, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2007, 128 p.
Les paradoxes du pays organisateurs. Élites productrices ou prédatrices. Le cas de la province du Sud à l’ère Biya, 1982-2007, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2008
RDPC, la reprise en main du parti par le président national : les faits et gestes qui le prouvent, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2010, 119 p.
Le management de l’opacité et les drames de la société camerounaise : l’insolite et la complaisance au détriment du mérite et de la compétence, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2010, 316 p.
Le mouvement sportif camerounais pris en otage par des braconniers : l’urgence de la mise en œuvre des réformes : une analyse historico-économique et politico-diplomatique du sport, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2011, 290 p.
La pénétration de la Chine en Afrique et les espoirs de la rupture du pacte colonial avec l’occident : pour une coopération sino-camerounaise en béton, Éditions Saint-Paul, 2010, 149 p.
Émergence du Cameroun à l’horizon 2035 : l’apport de la Chine : la coopération de développement, ses succès et ses craintes, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2012, 188 p.
Charles Ateba Eyene, Ch Pascal Messanga Nyamding et André-Marie Yinda Yinda, Le Cameroun sous la dictature des Loges, des sectes, du magico-anal et des reséaux mafieux : de véritables freins contre l’émergence en 2035, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2012, 381 p.
Crimes rituels, loges, sectes, pouvoirs, drogues et alcools au Cameroun : les réponses citoyennes et les armes du combat, Yaoundé, Éditions Saint-Paul, 2013, 228 p.