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AVEC UN SEUL HÉLICOPTÈRE, LA FRANCE A MASSACRÉ 120 000 BAMILÉKÉ ET BASSA AU CAMEROUN

C’est avec cet hélicoptère que la France massacrait les peuples Bamiléké et Bassa au Cameroun au napalm. Sous la direction de l’armée française, les troupes camerounaises rasent le bourg de Yogandima, massacrant près de 8 000 civils désarmés. Depuis 10 ans, l’administration coloniale fait face à l’opposition de l’Union populaire du Cameroun (UPC).

Le haut-commissaire français Pierre Messmer a organisé l’assassinat de nombreux leaders de l’UPC, ainsi que des expéditions punitives. À l’indépendance, le 1er janvier 1960, Jacques Foccart y installe un gouvernement fantoche, présidé par son ami Ahmadou Ahidjo. Le jour même, le jeune État signe un accord d’assistance militaire avec la France. Charles de Gaulle dépêche cinq bataillons, commandés par le général Max Briand. Entre février et mars cent cinquante-six villages bamilékés et bassas sont incendiés et rasés. Des dizaines de milliers de personnes sont massacrées.

De cette terrible répression, la presse française, muselée et aveuglée par la crise algérienne, ne dira mot. Finalement, le 2 octobre, le leader de l’UPC, Felix Moumié, est assassiné à Genève par les services secrets français. Réseau Voltaire.

Sept années de guerre totale.

La fameuse guerre des cours et des esprits, avec l’arsenal d’un exceptionnel dispositif de renseignements fondé sur :

le regroupement forcé de villages,
le quadrillage de la population,
l’action psychologique à grande échelle,
la chasse aux maquis clandestins,
l’exécution ciblée des dirigeants de la rébellion,
la torture érigée en arme de terreur massive.

S’il est délicat d’établir un bilan précis des victimes de ce conflit, les auteurs livrent une fourchette d’estimations :

20 000 morts pour la seule année 1960, selon le général Max Briand, chef des opérations militaires ;
20 000 à 100 000 morts entre décembre 1959 et juillet 1961, selon la revue Réalités ;
61 300 à 76 300 civils tués de 1956 à 1964, selon les archives britanniques citées par l’historienne Meredith Terretta ;
120 000 morts pour les trois années d’insurrection en pays Bamiléké, selon André Blanchet, journaliste au Monde, citant une source anonyme.

Patrick Mballa

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