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ALI BONGO SUSPEND LA PRÉSIDENTE DE LA COUR D’APPEL DE LA COUR D’APPEL QUI DEVRAIT LE JUGER

Paulette Ayo Mba, épouse Akolly, présidente de la Cour d’appel de Libreville est suspendue de ses fonctions  sur décision du secrétaire général de la chancellerie du ministère de la Justice et Garde des Sceaux pour « faute lourde », indique une source proche du dossier.

Sur injonction  du président de la république Ali Bongo, la décision a été rédigée par les services du ministère de la Justice  lundi 19 août et a été  notifiée à la magistrate  par voie d’huissier le lendemain,  mardi 20 août 2019 dans l’après-midi.

Paulette Ayo Mba, épouse Akolly, avait, à la grande surprise générale , déclaré recevable la plainte d’un collectif d’opposants qui sollicitait une expertise médicale sur la personne du président de République afin d’apprécier sa capacité à gouverner.

En première instance, cette requête avait été rejetée, le tribunal de Libreville s’étant déclaré incompétent. Or, le 11 août dernier, la Cour d’appel a estimée qu’elle était compétente pour connaitre du fond de ce dossier, fixant l’audience au 26 août 2019.

Il convient de rappeler que le 26 juillet dernier, le groupe d’avocats d’Ali Bongo a introduit un recours devant la Cour cassation pour contester la qualité de la Cour d’appel à juger des affaires concernant le chef de l’Etat. La Cour de cassation avait alors suivi l’avis des avocats de la défense et demandé à la Cour d’appel de ne pas se prononcer sur l’affaire tant qu’elle-même ne se sera pas prononcée sur sa compétence de la chose jugée. Alors que sa décision était attendue le 29 juillet, ce n’est que le 12 août que la Cour d’appel a rendu sa décision de poursuivre l’examen de la procédure, fixant l’audience sur le fond, le 26 août prochain.

Pour certains observateurs, la date du procès n’est pas anodine. Elle est choisie à un jour seulement de la date anniversaire de la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba. On y voyait  un message fort de de Paulette Ayo Mba-Akolly, la présidente de la Cour d’appel, un temps proche d’Ali Bongo, qui a décidé de lui tourner le dos pour jouir de son indépendance.

L’audience  n’aura donc pas lieu, quelle qu’en soit la forme, puisqu’Ali Bongo vient de frapper la magistrate pour rappeler aux autres qu’il n’y a pas de séparation de pouvoir au Gabon. Le chef d’État  est le patron de l’exécutif, du pouvoir législatif  et du pouvoir judiciaire . Il y a désormais deux hypothèses : soit l’annulation pure et simple de l’audience, soit une déclaration d’incompétence de la Cour d’appel à l’issue d’une brève audience à la date du 26 août 2019.

J. RÉMY NGONO

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