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COUP D’ÉTAT DÉJOUÉ AU GHANA: VOICI POURQUOI ET QUI VEUT SE DÉBARRASSER DE KUFO ADDO

Coup d’État manqué au Ghana. Selon le communiqué rendu public, lundi 23 septembre, par le ministre ghanéen de l’Information, Kodjo Oppong Nkrumah, une vaste opération a été menée, le 20 septembre, par plusieurs unités des forces de sécurité. Elle a entraîné l’arrestation de trois personnes – le Dr. Frederick Yao Mac-Palm, Ezor Kafui (un fabriquant d’armes) et Bright Allan Debrah Ofosu -, suspectées d’avoir élaboré  » un complot visant la présidence dont le but ultime était de déstabiliser le pays « .

L’opération a eu lieu après « 15 mois de surveillance et de collecte de preuves sur les activités des principaux suspects et autres ».
Entre juin et août de l’année dernière, l’un des suspects « a contacté un certain nombre de militaires en service et leur a parlé pour les convaincre d’élaborer et d’exécuter un complot visant à obtenir des armes, à prendre le contrôle d’installations clés et à obtenir des fonds en vue de prendre le pouvoir », indique le communiqué.

Le Ghana est considéré comme l’un des pays les plus stables d’Afrique de l’Ouest depuis sa transition vers la démocratie et le multipartisme  en 1992, reléguant au passé une succession de coups d’État.

Le président Nana Akufo-Addo a remporté une élection très transparente  en décembre 2016 face au  président sortant John Mahama qui, dans un élan de fair play, a accepté sa  défaite.

Le président panafricaniste Nana Akufo Addo a surpris tout le monde en claquant la porte au FMI, principal régulateur institutionnel de la finance internationale.  Le 19 mars dernier, soit la veille de la fin de la dépendance du Ghana de l’emprise du FMI, c’est un Nana Akufo Addo optimiste quant à l’attractivité et la solvabilité de son pays, qui ordonne que soit lancé sur le marché international un emprunt obligataire de 3 milliards de dollars, soit 1 milliard de plus que le record obtenu en 2018 par la Côte d’Ivoire.

La barre était très  haute, l’enjeu vital pour le pays, tous les observateurs occidentaux  alertés des intentions ghanéennes avaient scruté avec un peu de circonspection le résultat en défiant le FMI. Le lendemain de la sortie du Ghana du programme du FMI, c’est à dire le 21 mars, 3 jours seulement après le lancement officiel de l’offre ghanéenne, le montant a été souscrit plus de six fois, selon la très sérieuse agence Bloomberg. Pied de nez on ne peut plus frontal au FMI et aux experts de Bretton Woods, car le carnet de commandes relatif à cette opération a en effet atteint les sommets à près de 20 milliards de dollars, là où le FMI proposait un nouveau programme (FEC) de 1 milliard de dollars avec les contraintes en matière de directives et de surveillance qui les accompagnent.

Pour cet Eurobond de 3 milliards de dollars, ont été validées une première tranche d’une maturité de 7 ans à 7,875%, une seconde de 12 ans à 8,125% et une dernière de 31 ans à 8,95%. Les taux bien que considérés comme relativement bas pour un pays africain, ( + ou -les mêmes que ceux du Portugal ou de l’Italie), le président ghanéen a assuré que son gouvernement avait déjà trouvé de quoi financer à des taux encore plus bas les 20 prochaines années de son pays.

Devenu puissance pétrolière majeure en Afrique avec des découvertes de plus en plus importantes chaque année, le Ghana  qui devrait selon toutes les projections devenir quatrième  producteur africain de brut d’ici l’an prochain, a de quoi se frotter les mains, et inquiéter certaines grandes puissances qui préfèrent que les pays africains soient éternellement sous leur dépendance.

Le Ghana attise plus que jamais toutes les convoitises, pouvant le cas échéant compter sur le cacao et surtout l’or dont il est toujours le second producteur africain. Quelques indiscrétions parlent de pourparlers très avancés avec la Chine pour un montant vertigineux de 50 milliards de dollars à des taux réputés défier toutes concurrences. Jusqu’à présent, Akufo Addo a tenu parole en disant la vérité à ses concitoyens sur ses intentions. Let’s wait and see, mais pour l’instant le Ghana reste debout !

Économiste, panafricaniste et avocat, Nana Akufo Addo a dit ses quatre vérités en public à Emmanuel Macron. Il travaille en étroite collaboration avec son vice-,président Dr Mahamudu Bawumia, 56 ans, détenteur d’un PhD en économie,  le principal maître d’oeuvre des grandes réformes du système économique, monétaire et financier ghanéen, et auteur du  fameux slogan :  » NO FMI, we are not your children ». Le duo qui réussit et peut inspirer d’autres leaders africains, inquiète les grandes puissances qui préfèrent insaller au pouvoir des larbins et pantins à l’aide des armes.

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