LE GROUPE FRANÇAIS ORANGE AU SERVICE DU RÉGIME BIYA POUR EMBASTILLER LA PRESSE
Ce n’est plus un secret pour personne, le Cameroun figure parmi les pays où la liberté de presse est menacée dans le monde. D’après le classement effectué en mai 2019 par Reporters Sans Frontières, le pays de occupe le 131e rang sur 180 pays classés en matière de liberté de la presse.
Cette triste performance, le Cameroun le doit aux menaces et intimations régulières dont sont victimes au quotidien certains professionnels de médias ainsi qu’aux censures des organes de presse privée.
Dans ce dernier cas, c’est la presse en ligne qui fait généralement les frais de cet abus de pouvoir avec le concours de certains opérateurs de télécommunication comme la filiale du groupe Orange.
À titre d’exemple, la filiale du groupe Orange a restreint l’accès pour ses abonnés au site d’informations www.camerounweb.com, la principale source d’informations en ligne dans le pays. En effet, ce site qui compte près de 5 millions de visiteurs chaque mois au Cameroun est inaccessible pour les abonnés Orange depuis juillet 2019.
Malgré les nombreuses relances de la rédaction du site, aucune information officielle n’a été fournie par les responsables d’Orange Cameroun sur les motifs réels de cette censure.
Selon le classement Alexa, le site emploi 17 journalistes au Cameroun et publie environ 4000 articles par mois. Ce nombre conséquent de journalistes permet au site d’informations d’effectuer de larges couvertures de l’actualité au Cameroun.
D’après les responsables du site, ce blocage relèverait d’un acte de censure ciblé contre ce site d’information qui a été vite adopté par les Camerounais depuis son lancement.
Avant cette restriction, une première censure avait été effectuée par le même réseau toujours sur le même site entre février et avril 2019 au mépris des droits des lecteurs camerounais.
Pour certaines organisations de défenses des droits de l’homme, cette censure constitue une violation de la liberté de presse ainsi que du droit du public à une information équitable.
C’est la même censure que subit également le site www.coupsfrancs.com . Le journal satirique en ligne créé par J. Rémy Ngono qui ne ménage pas le régime de Yaoundé, est difficilement accessible aux abonnés.
Lorsqu’on sait le rôle que joue la presse libre et indépendante dans un pays, il est clair que ces types de censures ne sont pas de nature à favoriser le vivre ensemble et la cohésion nationaux que cherche à prôner le chef de l’État Paul Biya à travers le dialogue national qui s’ouvre le 30 septembre prochain.
Ulrich Armel