LE GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS MENACE ENCORE MAURICE KAMTO
Acculé par la communauté internationale dont les États-Unis , l’ONU, le Parlement européen et l’Allemagne en tête, Paul Biya a été contraint d’organiser le dialogue national. Avant même la fin dudit dialogue, il a annoncé la libération de 333 prisonniers anglophones.
Alors que le ministre de l’Administration territoriale Atanga Nji jurait que Maurice Kamto allait finir par regretter de finir ses jours au » pays de si je savais « , et que le chef d’État n’a même pas osé faire allusion au MRC lors de son discours, voilà que Maurice Kamto et ses alliés à qui on promettait une condamnation à perpétuité, sont subitement libérés par le Tribunal militaire de Yaoundé qui a décidé d’abandonner toutes les charges contre 102 prisonniers sympathisants ou militants du MRC.
« Il faut inscrire cette décision comme relevant du droit de grâce du Chef de l’Etat qui participe de son humanisme. (…) Cette décision peut aussi être considérée comme une volonté du président de ramener la paix dans le pays, comme il l’a fait récemment en faveur de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a déclaré René Emmanuel Sadi sur les antennes de RFI.
Sauf que le droit de grâce dont parle le porte-parole du gouvernement, n’intervient qu’après condamnation par la justice. Or, Maurice Kamto n’a jamais été condamné par le Tribunal militaire. Paul Biya aurait-il précipité la libération de Maurice Kamto s’il n’y avait pas des pressions diplomatiques? Jamais ! Même le ministre des Affaires étrangères de la France, Jean Yves Le Drian, a fini par avouer devant les parlementaires qu’Emmanuel Macron avait demandé à Paul Biya la libération de Maurice Kamto.
Par ailleurs, le ministre de la Communication demande au président du MRC et ses alliés qui hurlent contre le hold-up électoral, d’arrêter de contester la victoire de Paul Biya. « Ils doivent arrêter cette espèce de théâtralisation qui n’a pas lieu d’être dans la mesure où ils contestent une situation incontestable, ils réclament une victoire qu’ils n’ont jamais gagnée », a ajouté René Emmanuel Sadi.
Cette déclaration du porte-parole du gouvernement intervient après les premiers mots de Maurice Kamto qui, devant une immense foule venue l’accueillir, a promis qu’il allait poursuivre son combat.
« Je vous avais dit que je ne vous trahirai jamais… La lutte que nous menons, est une lutte politique et elle se fera avec moi dans la paix… Le grand chantier de la lutte politique que nous avons devant nous, est la lutte pour le respect des droits civiques et citoyens, et la révision du code électoral, afin que vous choisissiez les dirigeants que vous méritez. Et je compte sur vous pour m’aider dans cette lutte jusqu’au bout dans la paix. », a juré un Maurice Kamto plus que jamais ragaillardi après cette dure épreuve en prison, et désormais considéré comme un héros de l’opposition.
C’est maintenant que le vrai match commence, puisque le leader du MRC est libre de ses mouvements et peut déployer ses tentacules diplomatiques face à un Paul Biya affaibli, qui ne peut pas sortir du pays, et ne parvient pas à éteindre les foyers d’incendie de la guerre contre les sécessionnistes ambazoniens des deux régions anglophones.
J. RÉMY NGONO