VOICI LES OPTIONS ET POSTES PROPOSÉS À MAURICE KAMTO PAR BIYA ET LES GRANDES PUISSANCES
L’épine Maurice Kamto , le trouble – fête , et le casse-tête! Lorsque Maurice Kamto , créait son parti politique le MRC , en 2012 , ce fut presque sous les quolibets des conseillers et stratèges du RDPC, qui se tordaient de rire . Que connaissait franchemne ce petit avocat , professeur , sorti de l’anonymat par Paul Biya , par la grace duquel il est devenu ministre ?
Il allait à coup sûr s’embrouiller , se mêler les pinceaux et s’embourber tout seul . Le moment venu , moyennant un peu d’argent et quelques offres de marchés publics , il reviendrait de toute façon à la raison et au bercail , comme tous ceux qui s’y sont essayés avant lui . Sa femme ne travaillait- elle pas pour l’État ? Lui- même , n’avait – t-il pas comme membre du gouvernement, battu campagne pour Biya , sept ans plutôt ? On le tenait donc , et il n’y avait absolument pas de quoi fouetter un chat .
Même si du fait de sa grande probité alléguée, et de son détachement apparent des questions d’argent , il ne trainait aucune casserole à son actif , un Bamiléké lorsqu’il s’agit d’argent , reste un Bamiléké. Le moment venu , on trouverait bien une astuce pour le mouiller , et l’affaire serait dans la poche . Car , tout homme est achetable et vendable . Il suffit d’arriver à déterminer avec précision , le juste prix de chacun .
Pour l’instant , il fallait le laisser s’agiter et contribuer ainsi à donner l’illusion , de l’existence de la pluralité des partis politiques au Cameroun.
Vint le moment de la campagne , ou plus exactement celui de la pré- campagne , lorsqu’en 2015 , le président du MRC entama une tournée des principales capitales européennes, et même de certaines villes américaines . Là encore , tout cela a donné lieu à des observations et remarques ponctuées et mêlées de condescendance, et de mépris à la fois .
Certaines chancelleries des pays comme le Royaume Uni , reçurent même des directives recommandant le refus d’octroi de visa , au président du MRC…
Comme le Petit Chose d’Alphonse Daudet , Kamto , très déterminé , poursuivait infatigablement son petit bonhomme de chemin , et malgré les railleries , à l’instar du “ Petit canard “ de Robert Lamoureux , il était toujours vivant , quand on le donnait pour politiquement mort .
Le banditisme en politique .
Je l’ai écrit et ressassé à plusieurs reprises , Kamto qui connaît par cœur les infortunes des pères fondateurs , de la lutte pour l’indépendance , a innové en inaugurant un style que j’appelle le “ banditisme politique “ , en procédant de la manière suivante , et en deux temps :
D’abord , faisant semblant de ne pas y accorder grand intérêt , il a exigé et curieusement obtenu la publication par Elecam de tous les bureaux de vote .
Ensuite , il a obtenu que tous les bordeaux soient émargés , le jour même par tous les assesseurs et représentants des candidats .
Ces détails qui à première vue , semblent anodins ont leur importance , comme vous avez pu le voir en direct du Conseil constitutionnel.
Pour emprunter à la métaphore de la métaphysique , c’est dès le lendemain de l’élection présidentielle, que Maurice Kamto va véritablement se transfigurer et se métamorphoser , au-delà de toute reconnaissance , pour prendre une figure messianique, et entrer dans les habits d’un homme d’Etat , en habitant dans toute sa splendeur , et magnificence, le statut d’un président élu , en attente d’investiture et donc de passage à témoins.
Dès le 8 octobre 2018 , c’est-à-dire au lendemain du scrutin , habité d’un culot sans précédent de mémoire de camerounais , depuis le départ du président Ahidjo du pouvoir , Maurice Kamto ne se gêne pas , et n’éprouve au complexe pour non seulement revendiquer sa victoire , mais aussi pour dans la foulée garantir la sécurité de Paul Biya , qu’il désigne désormais par le qualitatif de “ président sortant “ .
Au palais d’Étoudi , où on a suivi cette déclaration en direct , c’est la stupeur . Tout le monde dans l’entourage du chef de l’Etat , conseillers et courtisans , est pris au dépourvu , par tant d’effronterie , d’assurance et même un brun d’insolence .
Mais quoi ! Oser parler du Président de la République de la sorte ! Mais quel culot ! Passé le moment de stupéfaction, la firme se regroupe pour étudier les voies et moyens , de châtier ce mal- appris Bamiléké, pour son insolence et sa témérité.
Pas très connu de la majorité de ses compatriotes, avant la création de son parti politique en 2012 , Maurice Kamto dont le nom a depuis octobre 2018 à octobre 2019 , prononcé et écrit au moins 15 millions de fois au total , s’est invité dans la scène politique camerounaise, où il est presque entré par effraction , et est durablement installé .
Peu avant son arrestation le 28 janvier 2019, l’auteur de ces lignes faisait partie d’un collectif , qui s’était constitué partie civile , afin de porter plainte à Maurice Kamto , pour s’être engagé en politique si tardivement . Car ce collectif estimait que , lorsqu’on est doté des compétences et des projets de société , dont est porteur Maurice Kamto , on n’a pas le droit de ne pas guider ses compatriotes. C’est un abandon et un acte antipatriotique. Mais il a depuis été abandonné , et depuis ce qu’il a enduré pour notre peuple , nous ne lui tenons plus rigueur . Au contraire …
Alors k que faire de Maurice Kamto ? Par quel angle le prendre , afin qu’il cesse d’emmerder et d’empêcher tout le monde de dormir .
À l’heure où je rédige ces lignes , poussé par les Américains, encouragé par l’Union Européenne, sous le sillage de la France , Paul Biya , réfléchit à plusieurs possibilités et cas de figures , qui ont fait recette ailleurs .
1- Une modification constitutionnelle, qui créerait un poste de vice – Président, qu’il compte confier à Maurice Kamto .
Ce dernier aurait les coudées franches , pour constituer un gouvernement d’Union nationale , comptant en son sein Akéré Muna , mais aussi Ayu Tabé .
Mais cette option , ne rencontre pas entièrement l’aval des Américains, qui souhaitent voir le poste de Vice – Président au leader des Ambazoniens .
L’autre cas de figure , qui semble avoir l’aval des français,consisterait de nommer Maurice Kamto premier ministre disposant des pouvoirs élargis , avec là aussi , les coudées franches pour constituer un gouvernement d’Union nationale , sensé expédier les affaires courantes , pendant trois ans de transition , dans l’attente de la préparation du terrain pour une nouvelle élection présidentielle, à laquelle ne se présenterait pas Paul Biya .
Autre cas de figure : désigner un premier ministre consensuel , pour diriger un gouvernement d’Union nationale , chargé de conduire une période de transition jusqu’à la tenue de nouvelles élections présidentielles à deux tours , dans une période de six à douze mois .
Le président camerounais, est catégoriquement opposé à toute solution , qui passerait par un recomptage de voix , mais n’est par principe pas opposé , à d’autres alternatives qui lui préserveraient la face .
Quoi qu’il en soit , et quelque soit l’issue , absolument rien ne se passera plus jamais au pays des Lions Indomptables , comme auparavant. Il y a à cours sûr , un avant et un après Kamto .
Jean-Pierre Dupont