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ALASSANE OUATTARA ÉCRIT À LA CPI DE MAINTENIR GBAGBO EN OTAGE

Alassane Ouattara ne porte même plus les gants dans son implication pour la mise à l’écart de l’ex président Laurent Gbagbo en vue de la prochaine élection présidentielle d’octobre 2020.

Sur la même lancée que la procureure Fatou Bensouda qui veut voir Laurent Gbagbo retourner en prison pour recommencer le procès au point zéro, l’État ivoirien a déposé  une requête  sur le bureau de la chambre d’appel de la Cour pénale internationale, pour s’opposer à la mise en liberté de l’ancien président Laurent Gbagbo.  les avocats commis par l’État ivoirien, s’opposent à la levée des conditions imposées à Laurent Gbagbo depuis le 1er février dernier, suite à son acquittement et demandent  de directement  participer à la procédure d’appel en cours.

Alassane Ouattara dont les sympathisants et rebelles qui ont pris les armes pour commettre des exactions , mais n’ont jamais été inquiétés par la CPI, s’aligne derrière son amie Gambienne Fatou Bensouda, pour empêcher Laurent Gbagbo  de participer à la vie politique de son pays dont la campagne pour l’élection présidentielle  2020. Son objectif est que l’ancien président ivoirien demeure à Bruxelles ou en prison  et ne puisse s’exprimer librement jusqu’à la fin de la procédure d’appel, intentée par la procureure.

Fatou Bensouda réclame l’annulation de son acquittement et demande aux juges de prononcer à la place le non-lieu. Mais cet appel ne sera pas tranché avant plusieurs mois. En attendant, la procureure associée à Alassane Ouattara,  s’opposent à toute levée des conditions imposées à Laurent Gbagbo.

Ce n’est pas la première fois que les avocats de la Côte d’Ivoire demandent à intervenir dans la procédure en cours, mais ils ont toujours été déboutés. Cette fois, et même si les juges devaient rejeter leur demande de plaider sur cette question, les autorités ivoiriennes  qui chantent les slogans de réconciliation,  font tomber les masquent et démontrent qu’elles tirent des ficelles pour que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne mettent pas pieds dans son pays.

Nous vous proposons ci -dessous , une analyse de l’activiste Steve Beko:

 

Toutes les fois que nous parlons des manoeuvres de Ouattara pour maintenir le président Gbagbo à la CPI, les mêmes viennent sur nos publications avec les mêmes discours du type: » la libération de Gbagbo dépend de Ouattara. On vous avait prévenu. Arrêtez les manifestations, arrêtez les propos durs, arrêtez, arrêtez, arrêtez… »

Ces gens sont soit naïfs soit de mauvaise foi. Ils croient vraiment qu’il suffit de caresser Ouattara dans le sens des poils afin qu’il devienne un homme de paix? Depuis que Ouattara est rentré en politique en Côte d’Ivoire, tout ce qui lui a été arraché comme acquis démocratiques l’a été du fait de la lutte. Vous pensez qu’un geôlier vous libère parce que vous lui souriez? Maintenir le président Gbagbo en prison pour Ouattara est une question de survie politique. Son régime ne peut tenir face à Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire surtout qu’il a aussi perdu le soutien du PDCI RDA et de Soro Guillaume. Il est donc plus que jamais fragilisé.

Sinon depuis que Gbagbo et Blé sont libérés ils parlent de paix et de réconciliation. Le FPI a engagé une tournée nationale pour la paix. Assoa Adou a envoyé un courrier officiel à Ouattara sur cette question. Est-ce qu’il a réagi? Ça ne l’intéresse pas. Je l’ai déjà écrit. Avec Ouattara, soit il t’achète soit il te soumet. La seule alternative que tu as qui puisse préserver ta dignité est de te battre avec les moyens démocratiques dont tu disposes.

Et c’est justement parce que nous nous sommes battus depuis 2011 que l’innocence du président Gbagbo apparaît comme une évidence aujourd’hui. Allez relire les articles de la presse internationale liés à son arrestation et vous y découvrirez les mots qui étaient employés pour le qualifier. Maintenant, aucun journaliste n’ose qualifier Gbagbo de dictateur. Vous pensez que c’est du fait de la volonté de Ouattara? Non c’est le fruit de notre engagement sans faille.

Si Gbagbo est en dehors de la prison de Scheveningen, c’est le fruit de notre abnégation. S’il peut faire les 100 pas aujourd’hui dans les rues de Bruxelles, c’est le résultat de notre mobilisation alors ceux qui ont décidé de se renier n’ont pas de leçons à nous donner. On voit les résultats de leur indignité tous les jours. Quand on t’a privé de ta liberté, la campagne de reconquête se fait par étape.

Mais et c’est là que je vais terminer, le dernier courrier envoyé par Ouattara à la CPI, loin de montrer sa puissance est plutôt le résultat de sa défaite. Ce courrier montre qu’il ne maîtrise plus les choses. Sinon pour envoyer Gbagbo à la CPI, il lui a suffit d’un déjeuner avec Ocampo. Si Ouattara était encore aussi puissant, il aurait suffit qu’il aille pleurer chez ses maîtres français qui auraient à leur tour appelé les juges de la CPI pour demander de maintenir Gbagbo en prison.

S’il est maintenant obligé de se débattre avec des courriers officiels par ci et par là, c’est la preuve que les événements lui ont échappé. Ceux qui l’aidaient à maintenir Gbagbo en prison l’ont abandonné. Il est maintenant obligé de se débrouiller tout seul. Et cela est le fruit de la lutte menée depuis 2011.

Quand la diplomatie souterraine faite de coups de fils s’estompe pour laisser place à des courriers officiels, cela veut dire qu’il y a une grosse peur quelque part. Ce dernier courrier transpire la peur de revoir le fils de Gadô sur le territoire ivoirien. C’est d’ailleurs pourquoi les tournées sur la réconciliation nationale m’énervent et que je ne les relaie pas. Il faut tourner en effet pour regalvaniser nos militants en prélude à la présidentielle de 2020. Jamais il n’y aura de boycott. Gbagbo totalement libre est notre candidat. Dans le contraire, il nous organisera pour aller à la conquête du pouvoir. Tout dépendra de notre capacité à anticiper.

Chers amis, quand Ouattara envoie un courrier pour demander de garder Gbagbo en prison, ce n’est pas une preuve de force mais de peur, de couardise et de lâcheté. Donc que les objecteurs de conscience de bas étage se calment et nous laissent mener notre lutte. D’ailleurs notre posture ne les empêche pas d’escorter Ouattara depuis des années. Même une pute est mieux rémunérée. Bref…

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