LE PRÉSIDENT TALON DÉCLARE LA GUERRE CONTRE LA FRANCE EN ANNONÇANT LE RETRAIT DES RÉSERVES DE CHANGE DU FRANC CFA DE LA BANQUE DE FRANCE
Décision historique et courageuse du chef d’État béninois Patrice Talon. Au fort du débat et des mouvements de contestation contre le franc CFA, le président de la république du Bénin qui avait déjà exigé et obtenu de la France la restitution de ses oeuvres d’art volées par des colons et meublant les musées de l’hexagone, a annoncé sur les antennes des chaînes françaises RFI et France 24, que son pays va retirer ses réserves de change du franc CFA de la Banque de France.
L’annonce a été faite lors de l’interview que l’homme d’affaires devenu chef d’État au Bénin, a accordé à ces deux médias sous-tutelle du quai d’Orsay , le jeudi 07 Novembre 2019. Le Bénin a donc décidé de retirer ses réserves de change du Franc CFA qui se trouvent en France et il revient désormais à la banque des pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) de gérer la totalité de devises et de les repartir auprès des diverses banques centrales partenaires dans le Monde.
« La banque centrale des pays d’Afrique de l’UMOA (Union monétaire ouest-africaine) va gérer la totalité de ces réserves de devises et va les répartir auprès des diverses banques centrales partenaires dans le monde », a affirmé le président béninois . Tout en révélant qu’il n’y a pas un calendrier et une date clairement arrêté, Patrice Talon a néanmoins rassuré que cela se ferait « très rapidement ».Selon lui, le modèle est avant tout un « Problème psychologique » et non « technique ».
Au moment où la jeunesse africaine, sous l’instigation de Kemi Seba et des organisations anti-colonialistes critiquent et manifestent contre le franc CFA comme une monnaie esclavagiste, c’est la première fois qu’un dirigeant d’Afrique francophone prend une décision aussi forte pour couper le cordon ombilical avec la France.
Le franc CFA est considéré par bon nombre d’économistes comme une rente ancienne, voire, un impôt colonial. Pendant longtemps, 100% des réserves de la zone CFA étaient conservées au Trésor public français. Et même quand on est passé à 65% dans les années 1970, les banques centrales africaines continuaient de verser quasiment 100% au Trésor public français.
Etabli en 1945, une quinzaine d’années avant l’indépendance des colonies françaises, la valeur du franc CFA est aujourd’hui indexée sur l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA), ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne, une situation régulièrement taxée de « néo-colonialisme ».
Le 12 octobre 2019, à l’occasion de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des 14 pays membres de la zone franc CFA, le ministre français des finances Bruno Le Maire déclarait: « Nous sommes ouverts, avec le président de la République, à une réforme ambitieuse de la zone franc ».Il ajoutait également : « Nous sommes disponibles et nous sommes prêts, c’est aux Etats membres de décider ce qu’ils souhaitent. C’est à eux et à eux seuls ».
Le débat autour du franc CFA est d’actualité depuis quelques années et la seule question régulièrement posée était celle de savoir à qui profitait le FCFA, cette monnaie créée pendant la colonisation qu’utilisent 14 pays africains et dont 50% de leurs réserves de change doivent être déposées à la Banque de France ?
Au nom des pays de la zone de l’UMOA qui comprend le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, Romuald Wadagni, le ministre béninois des Finances et président du conseil des ministres de l’UEMOA, avait été le seul représentant africain à prendre la parole lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des pays membres de la zone franc. Affirmant que « Nous travaillons la main dans la main avec la France ».
Il avait également rappelé que les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) – dont le Ghana – se sont mis d’accord pour l’adoption à l’horizon 2020 d’une monnaie unique – l’eco – qui sonnerait le glas du franc CFA dans cette région. Les pays de la zone franc en Afrique de l’Ouest ont déjà lancé l’initiative politique de créer l’éco, une monnaie qui devrait voir le jour en juin 2020.
L’arrivée de l’eco fera que la zone monétaire ouest-africaine n’aurait plus besoin de déposer la moitié de ses réserves de change à la Banque de France. Le retrait devrait mettre fin à l’arrimage du franc CFA à l’euro. Ces réserves étant une assurance qui va garantir la stabilité du CFA et donc la maitrise de l’inflation.
La future monnaie de la Cédéao, l’éco, va donc changer la dépendance vis-à-vis de la France. Les banques de la zone CFA d’Afrique de l’Ouest devront gérer la totalité de leurs réserves de change. Une sorte d’indépendance monétaire que réclame une partie de l’opinion africaine. Par contre, aucun dirigeant de l’Afrique centrale n’ose lever le petit doigt où suivre la démarche de l’Afrique de l’Ouest. Et ce sont ces esclaves que la chaîne Afrique Média tresse des louanges de grands présidents panafricanistes.