LE DOUBLE JEU DE L’OCCIDENT QUI ARME LES GROUPUSCULES TERRORISTES EN AFRIQUE

Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil

Commençons tout d’abord par nous incliner devant la mémoire des 38 morts suite à l’attaque terroriste ce 6 novembre 2019 d’un convoi de la société minière canadienne SEMAFO SA sur la route Fada-Boungou, à l’est du Burkina Faso. 38 morts de plus et de trop qui aurait pu être évités si le système capitaliste occidental s’était engagé à combattre de manière sincère cette espèce de criminalité transnationale qui fait perdre la vie à de nombreux innocents, notamment en Afrique.

Oui, que ce soit Aqmi, Al Qaeda, l’Etat islamique, Boko Haram, Mujao ou Ansar Dine, ces groupuscules terroristes qui font la pluie et le beau temps aussi bien en Afrique Noire, au Maghreb qu’au Moyen Orient depuis une trentaine d’année, ne prospèrent que parce que l’Occident laissent faire et ce ne sont pas les pays du Tiers-Monde sous la menace de ces « fous de Dieu » qui y feront quelque chose.

Les Etats en proie au terrorisme sont accusés d’être faibles face aux organisations terroristes. Depuis l’attaque de Boungou au Burkina Faso, des activistes burkinabè commencent à exiger la démission du président Rock Christian Kabore parce qu’accusé d’être impuissant faces aux groupuscules terroristes qui sèment la mort et la désolation au nord, au centre-nord et à l’est du pays.

Mais ce problème va au-delà des présidents des pays touchés car les groupuscules terroristes bénéficient de certaines facilités du système capitaliste mondial. Pour que Boko Haram ou Ansar Dine acquière des armes et des explosifs, il faut que ce soit des sociétés d’armement occidentales qui les leur vendent. Pour que de l’argent parviennent à Aqmi ou à l’Etat islamique, il faut un relâchement au niveau des flux financiers entièrement contrôlés par l’Occident (les banques et les sociétés de transferts d’argent sont contrôlées par les pays occidentaux). Internet et le satellite, grâce auxquels les groupes terroristes créént des plates-formes virtuelles de propagandes de leurs actions, sont aussi l’affaire de l’Occident.

C’est bien beau de dire qu’on va créer le G5 Sahel et la FOMAC respectivement en Afrique de l’Ouest et dans le Bassin du Lac Tchad pour combattre les organisations terroristes. C’est bien beau de promettre de l’aide militaire aux Etats affectés en formant leurs armées ou en créant en leur sein des unités anti-terroristes. Cela s’appelle être médecin après la mort. Si les puissances occidentales veulent aider les pays victimes à en découdre avec ces organisations terroristes, cela ne leur prendrait pas une semaine. Il leur suffit simplement de couper leurs circuits de ravitaillement en armes et surtout de financement et le tour est joué. Ne dit-on pas souvent pas que l’argent c’est le nerf de la guerre ?

Or on a comme le sentiment que ces groupuscules terroristes sont favorisés par l’Occident pour que leurs attentats ou attaques kamikazes servent de prétexte aux armées françaises ou américaines pour intervenir dans les Etats affectés afin de permettre aux multinationales occidentales d’exploiter plus facilement de l’uranium au nord du Niger, du pétrole au Moyen Orient ou de l’or au nord du Mali et au nord du Burkina Faso.

Voilà pourquoi l’Occident décide, au nom de son appétit vorace pour les ressources du sous-sol, d’encourager les activistes d’organisations criminelles qui sacrifient des pauvres innocents et désintègrent les Etats où elles sévissent. Quel cynisme !