LE RAPPORT DE LA CIA SUR LA BOMBE ANGLOPHONE AU CAMEROUN
La crise anglophone au Cameroun qui s’est transformée en affrontements entre l’armée camerounaise et les groupes armés sécessionnistes, a des origines lointaines et était prévisible. C »est en 1986 que la CIA avait établi un rapport comme une alerte au régime Biya sur les risques d’une grave crise qui allait déboucher sur le soulèvement des 20% de la population anglophone du Cameroun qui avait le sentiment d’être marginalisée.
« Nous croyons que la minorité anglophone est une bombe potentielle et si le gouvernement central ne respecte pas ses traditions culturelles et linguistiques, les deux millions de personnes peuvent considérer les affrontements armés comme leur seule alternative. « , avait consigné la CIA dans un rapport.
La crise anglophone qui est devenue une sale guerre à huis-clos déclarée par Paul Biya en 2016, avait fait l’objet d’un rapport de la CIA en 1986. L’agence américaine a ainsi déclassifié ledit rapport.
Il ressort de ce rapport qu’au cameroun, la minorité anglophone est une bombe à retardement selon le document de la CIA (Central Intelligence Agency). Le fichier DECLASSIFIED CIA- RDP86T01017R000707040001- 2 Rapport de la CIA du 3 février 1986. Le document révéle que les anglophones qui constituent 20% de la population sur près de 10 millions craindraient une assimilation progressive par la communauté francophone dominante.
Selon l’ambassade des États-Unis sur le rapport, c’est un défi pour le règne de Biya. Et lorsque Paul Biya a déclenché la guerre contre les indépendantistes de la république imaginaire de l’Ambazonie en les qualifiant d’ » extrémistes » et de » terroristes « , les États-Unis ont tiré une sonnette d’alarme en se référant au rapport de la CIA. Les populations des deux régions anglophones du Cameroun sont évaluées entre 8 à 10 millions. La situation est devenue explosive. Les prédictions de la CIA sont d’actualité :
« Nous croyons que la minorité anglophone est une bombe potentielle et si le gouvernement central ne respecte pas ses traditions culturelles et linguistiques, les deux millions de personnes peuvent considérer les affrontements armés comme leur seule alternative. Le Cameroun est officiellement bilingue mais avec une maîtrise parfaite du français, il est difficile pour les anglophones d’être admis dans les meilleures écoles et dans la fonction publique. »
Selon le rapport américain, les étudiants anglophones qui constituent plus d’un huitième des 15 000 étudiants qui fréquentent l’université de Yaoundé sont potentiellement volatiles et les étudiants anglophones demandent alors la création d’une université de langue anglaise. Téléchargement du rapport complet ci-dessous
https://www.cia.gov/library/readingroom/docs/CIA-RDP86T01017R000707040001-2.pdf