L’UA, LE COMMONWEALTH ET LA FRANCOPHONIE S’UNISSENT CONTRE BIYA ET L’ACCULENT DANS SON PALAIS
Louise Mushikiwabo, SG de la Francophonie, Patricia Scotland, SG du Commonwealth et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA sont à Yaoundé . Mardi 26 novembre 2019, c’est le premier ministre Joseph Dion Ngute qui a dû faire des navettes à l’aéroport international de Yaoundé–Nsimalen pour accueillir les hôtes du chef de l’Etat sont arrivés pour une mission conjointe.
Hasard du calendrier ou agenda bien huilé, ils arrivent au Cameroun juste après l’annonce du président du MRC Maurice Kamto de ne pas participer aux élections législatives et municipales annoncées en février 2020. Même si le média d’État et le gouvernement se contentent à dire qu’ils arrivent à » l’invitation du chef d’État Paul Biya « , il est cependant clair que ce n’est pas une visite de courtoisie, mais une mission conjointe pour mettre pression sur le dictateur camerounais qui n’applique toujours pas les directrices de la communauté internationale pour résoudre la crise anglophone, et régler le contentieux électoral de la présidentielle du 7 octobre 2018.
smReçue en audience par Paul Biya le 20 décembre 2017, Patricia Scotland, la Secrétaire générale du Commonweath, avait lancé un appel à l’unité et au dialogue pour régler la crise au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.
Le 12 juillet 2018, après une audience au palais présidentiel d’Etoudi, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, avait dénoncé les violences dans les régions anglophones.
Le 24 mai 2019, c’était le tour de Louise Mushikiwabo, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, d’aller au palais présidentiel, d’aller demander des explications à Paul Biya sur ses solutions pour la crise anglophone et les tensions politiques post-électorales .
À part libérer Maurice Kamto et certains de ses camarades du MRC, Paul Biya marque le pas sur place. La crise anglophone s’aggrave et a déjà fait entre 3000 et 5000 morts. Le dialogue national a été un monologue du parti au pouvoir, et malgré celà, les résolutions prises n’ont pas été appliquées. La révision du code électoral demandé par le parlement européen, a été relégué dans les calendes grecques. Et voici les trois émissaires sont à nouveau face à Paul Biya pour frapper le poing sur la table.
À la suite de cette mission conjointe, l’UA, l’OIF et le Commonwealth demandent le report des élections de février 2020 et la mise en place des résolutions du grand dialogue, plus précisément le statut spécial des régions anglophones. L’Union Africaine par le biais de son envoyé spécial le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a exprimé le souhait de voir réviser le code électoral et s’engage à accompagner le Cameroun sur ce point. Les échanges avec le président Biya ont duré près de soixante-quinze minutes. La pression est étouffante pour le dirigeant de 87 ans qui ne peut plus jouer sur le temps.