QUE DIT LA LOI SUR LES AUTOCHTONES ET LES ALLOGÈNES AU CAMEROUN ?
Par Mbombog Nsang Nje’e
« L’ART 246 ET LE COMMUNAUTARISME.
J’entends ça et là des compatriotes, tout parti politique confondus mais tous originaires de la même région, s’offusquer de la présence de l’art 246 dans le projet de loi portant code des collectivités territoriales décentralisées.
Ils évoquent pèle mêle des exemples comme ceux du maire de Londres Sadiq Qan , d’origine pakistanaise et autres.
Mon souhait est que notre société évolue vers ce type d’intégration, nous y arriverons de toutes les façons, c’est le modèle vers lequel toutes les sociétés modernes aboutissent inévitablement.
Mais ce que les adversaires de cet article ne disent pas, ou font semblant d’ignorer, c’est que dans ces pays, le communautarisme est férocement combattu par des lois et les pouvoirs publics.
Ce qui veut dire que vous ne verrez pas à Londres, la communauté pakistanaise déployer toute sa puissance culturelle et traditionnelle, se faisant représenter par des chefs de communauté installés par des monarques venus du Pakistan.
Sadiq Qan lui-même ne fera jamais l’apologie de sa communauté en mettant à l’actif de celle-ci sa victoire à la mairie de Londres.
Vous ne verrez pas des groupes de danses traditionnelles pakistanaises et autres symboles de sa communauté, à l’occasion des cérémonies de la mairie de Londres.
Car là-bas, Sadiq Qan n’a pas été élu par sa communauté mais par les citoyens londoniens.
Voilà pourquoi l’élection d’un citoyen ayant des origines étrangères ne poserait aucun problème, les citoyens n’ayant pas le sentiment de se faire envahir par une horde de personnes qui veulent leur imposer leur volonté.
Le président Obama durant ses 8 années à la maison Blanche ne s’est jamais présenté comme un citoyen d’origine kényane, d’ailleurs son frère a été expulsé du territoire américain faute de Visa et ce dernier n’est pas intervenu.
Lors de son investiture où lors de différentes cérémonies, vous n’avez jamais vu des groupes de danses kényans venus célébrer leur fils .
Obama sera inhumé aux USA et non au Kenya où il ne dispose pas d’une seule tente.
En revanche, ceux qui prennent donc ces exemples peuvent-ils nous garantir que nous ne subiront pas la violence de ce communautarisme à outrance que nous vivons tous les jours dans nos grandes métropoles, donnant finalement le sentiment d’appartenance ou de non appartenance à tel ou tel groupe. Si le maire de la ville de Yaoundé est installé avec un déploiement massif et violent des membres de sa communauté, ce qui sera le cas quel que soit l’ethnie à laquelle il appartient, pas seulement les ressortissants de l’ouest comme ils semblent le faire croire, cela donnera un sentiment de marginalisation à ceux qui sont là avant nous, ceux qui nous ont accueilli dans leur ville, c’est humain et compréhensible. Autrement, les anglophones se plaignent de marginalisation et sont soutenus par ceux là même qui sont contre la notion d’autochtonie, à la fin que veulent ils ?
J’avais déjà proposé par le passé, d’interdire toutes les chefferies villageoises que certaines communautés importent de leur village pour les grandes villes, cela est contre la dynamique d’intégration nationale, du vivre ensemble que nous prônons tous.
Les sociétés occidentales qui ont pris des mesures favorisant l’élection des citoyens d’origine étrangères ont avant cela adopté des mesures extrêmement contraignantes contre le communautarisme .
En France, on interdit la polygamie, le port du voile et autres signes distinctifs communautaire, tout comme en Iran, une femme occidentale est obligée de s’adapter aux règles locales en s’habillant décemment, c’est à dire couvrir tout son corps, pas de mini jupes et autres.
Oui pour l’intégration, mais combattons d’abord le communautarisme qui est, avouons le, l’une des plus grandes plaies de ce pays.
Lors du récent grand dialogue national, le Sénateur du littoral, Pierre flambeau Ngayap, s’était retrouvé dans la délégation de l’ouest.
Je ne voudrais pas citer plusieurs autres exemples pour donner du grain à moudre aux polémistes.
Vous voulez que ça change, commencez par changer vous même.