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DES EXPERTS AMÉRICAINS ET AUSTRALIENS ANNONCENT LA FIN D’ALI BONGO

Victime d’un AVC en octobre 2018, Ali Bongo a perdu ses forces et semble ne plus tenir le gouvernail d’un pays qui tangue comme un bateau avec un capitaine aux abois. Voulant reprendre la main en lançant l’opération Scorpion contre la corruption, il s’est plutôt coupé ses bras armés du cercle fermé du pouvoir dont le tout puissant Brice Laccruche Alihanga jeté en prison comme un malpropre.

Harcelé par l’opposition, coupé de sa famille, incapable de reproduire sa signature, la capacité de gouverner du chef d’État gabonais fait débat et semble sonner le glas de son règne. Peut-il tenir jusqu’à la prochaine élection présidentielle prévue en 2023?

Selon le journal australien « The Conversation »,  le régime d’Ali Bongo  tire à sa fin. Plus pessimiste encore ce média prédit   que 2020 sonnera la chute du régime d’Ali Bongo. Par ailleurs, à en croire les analystes  la nouvelle  année marquera également l’avènement de la vraie démocratie au Gabon.


Le média australien ne fait pas dans la voyance des astres, mais  base son analyse sur deux aspects: l’état de santé déclinant d’Ali Bongo, victime d’un accident vasculaire cérébral en octobre 2018. Mais également sur le fait que trois mois plus tard, en janvier dernier, le pouvoir a essuyé une tentative de coup d’État.

Ces événements ont «créé un fort sentiment national selon lequel la dynastie Bongo (…) est sur ses derniers pieds», a écrit un enseignant-chercheur au Département de sciences politiques et d’études internationales à l’Université de Tampa (Floride) aux États-Unis. Si Gyldas A. Ofoulhast-Othamot est conscient que la prochaine élection présidentielle au Gabon n’aura lieu qu’en 2023, il estime cependant que «le mandat d’Ali Bongo pourrait s’épuiser plus tôt», au courant de l’année 2020.

« The Conversation » pense également que la chute du régime marquera la fin de la dynastie des Bongo au pouvoir depuis 60 ans, et s’accompagnera de l’émergence d’une démocratie véritable au Gabon.

 » The Conversation » prend en considération  des enquêtes qui  montrent que 87% des Gabonais estiment que le pays va dans la mauvaise direction sous les Bongo. «De nombreux Gabonais espèrent entrer dans une nouvelle ère : la démocratie», 60 après l’indépendance du pays, a affirmé le média.

Dans l’édition 2018 de l’Indice de démocratie, en effet, le Gabon est classé 124e sur 165 pays à l’échelle mondiale et 30e sur 50 pays au niveau africain. Avec un score de 3,61, le pays d’Ali Bongo fait partie des «régimes autoritaires». «Le Gabon n’a eu que trois présidents» depuis 1960, écrit Ofoulhast-Othamot. «Le père du président actuel (Omar Bongo Ondimba, ndlr) a gouverné le Gabon avec une poigne de fer pendant 42 ans, permettant à la richesse pétrolière d’enrichir une toute petite élite et maintenant fidèlement la loyauté du pays envers la France», explique  l’enseignant.

Presque chaque fois  les prédictions de « The Conversation »  se sont pas réalisées. Et ces analyses vont encore semer le doute à Libreville où on redoute un soulèvement populaire. En tout cas, Ali Bongo a montré des signes de faiblesse, et il suffira d’un rien du tout pour sa chute.

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