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LE SDF, PARTI DE POSITIONNEMENT ET NON DE CHANGEMENT

On se serait attendu à ce que le parti de Ni John FRU NDI même moribond, inventât un slogan de campagne exprimant une vision et un programme susceptibles de séduire les Camerounais pendant la campagne électorale.

À la place, le SDF a choisi d’adopter un slogan qui se limite à défendre le principe même de cette élection. En filigrane, il apporte sa caution à un régime en déliquescence et de toute évidence, dans une option qui n’apporte rien à la résolution des crises cataclysmiques du Cameroun.

En clair, le SDF affiche ici désormais crânement, sa collaboration, sa complicité, son alliance, son inféodation au régime génocidaire de Yaoundé.

Par ce slogan, VOTER C’EST EXISTER, ce parti voudrait installer au sein de l’opinion publique l’idée selon laquelle, ceux qui ne participeront pas à cette élection, cesseront d’exister après ladite élection… Rappelons que tous les partis qui y participent, et qui ne sont pas ouvertement RDPC, n’ont pu présenter que 46 candidats parlementaires potentiels sur les 180 possibles. Le RDPC devra donc se débrouiller pour créer des groupes parlementaires dits de l’opposition et donner ainsi du crédit à son « affaire ».

POUR LE SDF FAIRE PARTIE DU SYSTÈME C’EST EXISTER.

Ce slogan trahit également la préoccupation actuelle qui est celle du jadis premier parti politique de l’Opposition: survivre à la razzia du MRC, exister. Le SDF est donc devenu un parti des survivants, un parti au bout du rouleau, avec pour seul credo, la survie politique, pour ne pas dire, la survie alimentaire. Seulement cette survie est essentiellement tributaire du DÉCRET…de PAUL BIYA. Autrement dit, le SDF n’existe plus que par les regards et les égards du pouvoir.

Dans cet ordre d’idées, EXISTER cache mal l’ambition des dirigeants du SDF, à savoir la recherche du CHANGEMENT PERSONNEL et non LE CHANGEMENT sociopolitique du Cameroun. Ce parti veut faire croire par son slogan de circonstance, que l’existence d’un parti politique au Cameroun se résume à la participation aux élections et à la détention de quelques élus, même si son nombre ne dépend que du bon vouloir du parti au pouvoir.

Par ailleurs, la traduction politique de ce slogan, trahit les arrières pensées d’un parti qui a peur pour son avenir : par sa participation à cette élection et par conséquent aux institutions, le SDF entend du fait de son « officialité » acquise par sa représentation au sein des institutions du régime BIYA, opposer à ceux qui n’y participeront pas leur inexistence. En cela , il s’agit ici de la validation absolue de la légalité comme perçue par le pouvoir de Yaoundé, comme seule source de la légitimité.

La stratégie d’isolement du MRC qui est depuis toujours le joker du pouvoir et à laquelle le SDF, de manière décomplexée, a toujours contribué, trouve ici une de ses déclinaisons.

LA CULTURE POLITIQUE DU SUCRE, DU LUCRE, ET DE FACILITÉ

Ceux qui opinent, que donner à BIYA une caution politique, en se soumettant à son entourloupe électorale, est l’option politique idoine, malgré la montagne des récriminations sur sa gouvernance, n’ont toujours pas expliqué comment en l’état, leur participation à cette élection, dans le contexte politique, juridique et sécuritaire qui est celui du Cameroun, contribuerait à sortir ce pays sinistré, génocidé de son enfer.

Le positionnement du SDF, malicieusement, écarte l’hypothèse d’un boycott du double scrutin de 2020, au même titre que le parti politique PCRN de Cabral LIBIH. Pourtant il est difficilement refutable qu’une telle démarche changerait la donne politique au Cameroun et réhabiliterait le parti de Ni John FRU NDI dans le cœur de ses concitoyens.

Voilà la VÉRITÉ! Mais comme beaucoup pensent que la politique c’est l’art du roublard et que la vérité est aussi relative que la couleur de l’eau potable au Cameroun, on croit tromper le PEUPLE, on ruse…

Me Amedee Dimitri TOUKO TOM
Militant – Analyste Politique.

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