LES LIBÉRIENS EXIGENT LA DÉMISSION DU PRÉSIDENT GEORGE WEAH
Après avoir réussi en football en devenant le premier et unique africain à remporter le Ballon d’Or France Football, George Weah, élu président du Libéria, est entrain de connaître des déboires sur le terrain politique.
Depuis l’arrivée au pouvoir de l’ancien footballeur qui a promis monts et merveilles aux pauvres, il y a deux ans, la situation ne s’est pas améliorée. Bien au contraire, selon le Fonds monétaire international, la croissance est passée de 2,5% en 2017 à 0,4% cette année. L’inflation frôle les 25% sur la même période. Le FMI fait notamment état de ses « préoccupations concernant la gouvernance et la corruption. »
Les manifestants veulent que le président renvoie toute son équipe économique, a déclaré Henry Costa, l’organisateur de la manifestation et leader du groupe qui mène la contestation. « Ils ont eu des résultats lamentables et ont créé une situation économique qui s’aggrave encore », a-t-il déclaré au journaliste d’Associated Press.
la deuxième manifestation de masse contre la politique économique du président en moins d’un an. En juin, les manifestants avaient demandé à M. Weah des comptes sur les 25 millions de dollars que son gouvernement avait retirés à la hâte du compte de la Réserve fédérale à New York, en 2018, pour les injecter dans l’économie. Un groupe de travail présidentiel mis en place pour enquêter sur ces fonds avait par la suite découvert des différences entre les propos tenus et les affectations réelles des sommes.
George Weah, star du football de renommée internationale avant son élection en 2017, a été critiqué pour s’être fait construire des propriétés, dont près de 50 condominiums, au lendemain de son entrée en fonction. On lui reproche également de voyager en jet privé avec de très larges délégations.
En août 2018, de nombreux scandales éclaboussaient la nouvelle administration Weah dont celui plus important de la Banque Centrale libérienne, où cinq dirigeants de l’institution avaient été arrêtés et jugés pour « Blanchiment d’argent » et « détournement de fonds ». Des problèmes qui ajoutés à une crise économique profonde, aurait induit un contexte de frustration populaire croissante. Les nombreux espoirs suscités par l’arrivée d’un politique atypique au pouvoir, s’étant rapidement transformés en désillusions.
Celà aurait conduit à des manifestations de masse contre le président dès juin 2019. Alors qu’en Juillet, le parti du président Weah perdait les élections partielles locales dans son fief à Montserrado. Début décembre, le Conseil Indépendant des patriotes, une « coalition d’organisations de la société civile » dans un communiqué déclarait que trois mois de vaines attentes tout en étant témoin d’une économie qui allait se détériorant, avaient achevé de les convaincre que « le président Weah ne se souciait pas du bien-être du peuple libérien » et que sa politique gouvernementale n’avait aucun effet.
Et La coalition d’appeler encore ce lundi, à une manifestation pacifique nationale « non-stop » pour « exiger la démission inconditionnelle du président George M. Weah en tant que président du Libéria».