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PLUS DE 50 MORTS À L’ENTERREMENT DU GÉNÉRAL IRANIEN TUÉ PAR LES AMÉRICAINS

Encore un drame national en Iran. Une énorme bousculade a fait au moins 32 morts mardi lors de l’enterrer du général iranien Qassem Soleimani dans le sud-est de l’Iran  où une foule réclamait vengeance aux cris de « Mort à l’Amérique », pendant l’hommage au militaire tué en Irak par une frappe américaine.

« Malheureusement […] 32 de nos compatriotes ont perdu la vie à ce stade sur le chemin » qu’a emprunté le cercueil de Soleimani, a déclaré sur la télévision d’Etat Pir Hossein Koulivand, chef du service national des urgences iraniens.

Il a ajouté que 190 personnes avaient été blessées. Selon des sources concordantes, ces chiffres sont minorés. La télévision nationale iranienne a d’abord parler de 35 morts. Mais, en réalité, les témoins fiables indiquent qu’il y a plus de 50 morts et 230 blessés, dont des cas très graves.

Le centre de Kerman, ville natale de l’officier qui doit y être enterré dans l’après-midi, était envahi mardi par une marée humaine semblable à celles ayant déferlé dimanche et lundi à Téhéran  et dans les autres villes où les cercueils du général et de ses compagnons d’armes tués avec lui ont transité pour un hommage populaire.

Chef de la Force Qods, unité d’élite chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution (l’armée idéologique iranienne), Soleimani était l’architecte de la stratégie de l’Iran au Moyen-Orient. Il a été tué vendredi par une frappe de drone américain devant l’aéroport de Bagdad.

Le processus d' »expulsion des Etats-Unis de la région a commencé », a lancé à la foule de Kerman le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution.

« Nous allons nous venger (…) S’ils (frappent de nouveau) nous mettrons le feu à ce qu’ils adorent », a-t-il dit sur un ton énigmatique. « Eux-mêmes savent bien de quels lieux je parle ».

Le Parlement iranien a pour sa part adopté mardi en urgence une loi classant toutes les forces armées américaines comme « terroristes » après l’assassinat de Soleimani.

Il a pour ce faire amendé une loi récente qui déclarait « terroristes » les forces américaines déployées de la Corne de l’Afrique à l’Asie centrale en passant par le Moyen-Orient. La dénomination est désormais étendue à l’ensemble des forces américaines, aux responsables de l’assassinat de Soleimani, et à toute personne physique ou morale impliquée dans sa mort.

« Le martyr Qassem Soleimani est plus puissant et vivant maintenant qu’il est mort », et « plus dangereux pour l’ennemi », a assuré le chef des Gardiens devant les cercueils de l’officier et de son bras droit, le général de brigade Hossein Pourjafari, exposés parmi des gerbes de fleurs sur la place Azadi de Kerman.

Elevé à titre posthume au grade de général de corps d’armée, inusité depuis des années en Iran, l’officier est largement considéré dans son pays comme un héros pour le combat qu’il a mené contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. Cela a permis, aux yeux des Iraniens, à leur nation multiethnique d’éviter la désintégration qu’ont connue à ses portes, l’Irak, la Syrie ou l’Afghanistan.

A Kerman, on a attendu toute la nuit sur les lieux pour être présent. « Nous sommes ici pour rendre hommage au grand commandant de la Défense sacrée », dit Hemmat Dehghan, en faisant allusion au rôle de Soleimani dans la défense du pays pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988).

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