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LA PSYCHOSE DE VOIR UN BAMILÉKÉ AU POUVOIR AU CAMEROUN

Il y a aujourd’hui au Cameroun un consensus des autres tribus pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’un Bamiléké. Les défenseurs de cette thèse déraisonnée arguent de ce que « ces gens sont sectaires et sont voraces en affaire » (c’est tout pour eux et rien pour les autres), pour faire passer auprès des lucides l’idée d’un péril Bamiléké.

D’autres trouvent justification à leur « bamiphobie » dans un certain discours arrogant de quelques Bamilékés que je qualifierai de suprémacistes bamilékés, adeptes du fameux « nous sommes les plus intelligents et les plus gros travailleurs et sans nous le Cameroun n’est rien ». Mais à la vérité, cette arrogance bamiléké- idéologisée par un populiste universitaire camerounais psychologiquement perturbé basé aux Etats-Unis- n’est quelque part qu’une réaction à la condescendance avec laquelle nous avons toujours traité les Bamilékés.

Par honnêteté, reconnaissons que notre détestation du bamiléké et le mépris que nous avons pour ce peuple sont antérieurs au discours tout aussi condamnable et répugnant de ce piètre intellectuel. La seule réussite du régime du vieux dictateur paresseux, c’est d’avoir cyniquement exacerbé et habilement instrumentalisé une bamiphobie qui a toujours existé au sein de la société camerounaise.

Le régime du tyran Biya joue à agiter le chiffon rouge de la menace d’une vague bamiléké qui s’accaparerait de toutes les richesses du pays au détriment des autres, mais pas plus qu’en Côte d’Ivoire où les mêmes arguments anti-dioulas étaient utilisés pour prévenir d’un risque sur les autres tribus si un Dioula (Ouattara) arrivait au pouvoir, le ciel ne nous tombera pas dessus si un Bamiléké arrivait aux affaires. Les Bamilékés n’anéantiront pas les autres, comme depuis bientôt une décennie qu’un Dioula est au pouvoir en Côte d’Ivoire, aucune communauté n’a été brimée ou menacée. Et les Dioulas n’ont pas fait main basse sur les richesses nationales.

Pour ce qui me concerne, je ne suis pas un partisan de l’opposant Maurice Kamto, encore moins suis-je un militant de son parti. Mais à l’analyse des différentes offres politiques et des principaux acteurs actuels, il est indéniable que l’avocat est de loin celui à même d’assurer la prospérité de cette partie de l’Afrique à laquelle le colon a imposé le nommer « Cameroun ». Alors n’en déplaise aux Bamiphobes de plus en plus nombreux, sans être moi-même Bamiléké, je soutiens Maurice Kamto, pour un changement qualitatif dans ce pays.

Restons dans la vérité des faits, même quand elle ne nous rendrait pas populaire ou qu’elle ne nous attirerait que tracasseries et ennuis.

Said Penda

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