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ERNEST OBAMA ENFARINÉ À PARIS : LA FAUTE À PAUL BIYA

Les images de journalistes (enfarinés) de la chaîne de télévision de mon ami Belinga Amougou en plein sprint dans les rues de la capitale française, prêteraient à sourire si elles ne venaient pas montrer, de manière caricaturale, l’état d’esprit qui amine désormais les Camerounais.

Mais au-delà du coté loufoque de telles images, elles montrent quand même qu’un homme en danger peut réaliser d’authentiques exploits sportifs. On peut imaginer qu’un lion lancé à la poursuite des participants à la finale des 100 m aux jeux olympiques, ferait exploser les chronos.

Cela dit, comment ne pas être inquiet par la tournure prise par les événements ? Certains pensent que mes jeunes confrères récoltent là les fruits de leurs provocations ; d’autres estiment que rien ne pourrait, à cause de divergences politiques, justifier de tels affrontements indignes d’êtres humains relativement civilisés.

A qui la faute ? On peut légitimement accuser les journalistes (moi compris) de faire monter la pression à partir de leurs prises de position. On peut tout aussi bien accuser les réseaux sociaux d’amplifier les tensions tribales pouvant déboucher sur un affrontement généralisé comme le rappelle, à juste titre, mon cadet Jean Baptiste Ketchateng ce matin dans un post.

Pour moi cependant, le principal responsable a un nom : PAUL BIYA. Quand un chef d’État qui prend pourtant rarement la parole, n’a jamais de paroles apaisantes et provoque ses adversaires comme un gamin d’école primaire dans une cour de recréation, comment voulez vous que le climat politique soit apaisé ? De mémoire, ses adversaires sont de « petits partis » ; « qui sont-ils » ; « Ceux qui se fabriquent une virginité sur le tard » ? Des « gens qui n’ont pas pu gérer une boutique » ; « Quand Yaoundé respire, le Cameroun vit » ; « Me voici à Douala ; Me voici donc à Douala »…

Quand un de ses ministres « vedettes » déclare, impunément, que la crise anglophone, avec sa cohorte de décès, ne l’empêche pas de boire son vin de palme dans son bureau, à quoi peut-on s’attendre?

Et lorsque les violences ont lieu ailleurs que dans les Régions du Centre et le Sud du pays, Paul Biya les condamne, à juste titre, fermement. Mais lorsqu’elles ont lieu dans sa région d’origine, par son silence, il accorde aux populations pratiquement un « permis de tuer », de « violer », de « voler », de « violenter »…

Cela ne peut que provoquer un sentiment de colère et un désir de vengeance. La vengeance est, comme on le dit, mauvaise conseillère : mais elle est humaine. Quand des Camerounais sont obligés de fuir leur pays pour vivre dans la précarité à l’étranger ; qu’ils entendent sur les chaines de télévision journalistes et président de la République traiter les questions essentielles avec autant de légèreté et de provocation, cela ne peut qu’attiser ce que l’homme a de pire enfoui en lui.

Alors, cela peut justifier à leurs yeux, la chasse au « lion de Mvomeka» et ses portes paroles partout en Europe. Est-ce la bonne solution pour se faire entendre ? Certainement NON. Mais que proposez vous à ces Camerounais en colère qui ont bien vu comment en se révoltant violemment, les anglos obtiennent petit à la petit, une espèce de « capitulation » du régime ?

Les images des journalismes de Vision 4 le corps couvert de farine, augure des lendemains violents pour ce pays. Si un Camerounais n’a pas peur de ces lendemains, c’est qu’il est aussi inconscient qu’un dirigeant du Rdpc.

Benjamin Zebaze

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