Afrique Politique

DR ADAMOU NDAM NJOYA MEURT DANS SON DERNIER COMBAT

Invisible pendant la campagne présidentielle, Dr Adamou Ndam Njoya est apparu presqu’ à la veille du scrutin d’octobre 2018. On évoquait  alors une retraite spirituelle pour expliquer cette absence pour ce candidat charismatique qui n’a joué que les figurants durant cette bataille épique.

Diminué physiquement, l’homme était malade depuis trois ans, mais luttait. Il a finalement été vaincu par la maladie à 77 ans ce samedi matin à Yaoundé. Déjà, il avait été évacué en Afrique du Sud à la veille des élections législatives et municipales de févier 2020. Malgré son absence, son parti a fait un très bon score  avec l’élection de son épouse. Tête des listes de l’UDC à Foumban et dans la circonscription du Noun Centre, Patricia Tomaino Ndam Njoya a été élue  maire et députée. Mais, dans l’impossibilité de cumuler les deux postes, elle a choisi de remplacer son époux malade à la tête de la Mairie de Foumban, et de céder son siège de député à sa suppléante.

Faut-il le rappeler, la bataille électorale dans le Noun a laissé trois morts sur le carreau. L’UDC de Adamou Ndam Njoya est resté un cauchemar du RDPC, le parti au pouvoir. Ni le grand zèle du jeune et novice ministre Njoya Zakariou, et encore moins l’autorité de son cousin Roi des Bamoun, n’a suffi à renverser la donne. Foumban, le chef-lieu du département du Noun s’est révélé être le bastion imprenable de l’Union Démocratique du Cameroun.

Après les présidentielles de 1992, 2004 et 2011, Adamou Ndam Njoya qui a encore été candidat malheureux en 2018, avait réussi à cimenter sa place de  maire de Foumban, à la tête  de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), le parti qu’il a créé en 1991. Par le passé, il a occupé de nombreux postes importants quand Amadou Ahidjo était au pouvoir. En 1977, Adamou Ndam Njoya est nommé au ministère de l’Éducation nationale. Son projet d’introduire sévérité et moralité dans le système éducatif rencontra une forte résistance, notamment de la part des riches familles francophones, dont les enfants réussissaient dans le primaire et le secondaire grâce à la corruption.

Après avoir introduit le système de  » colle » au BEPC, Adamou Ndam Njoya fut renvoyé par le président Ahmadou Ahidjo  de son poste, en 1980, et relégué  ministre délégué à la présidence chargé de l’inspection générale de l’État et des réformes administratives, un poste relativement ingrat. En janvier 1982, Ahidjo le renvoie du gouvernement.

Devenu opposant, Adamou Ndam Njoya  n’a jamais été en mesure d’inquiéter Paul Biya lors de ses quatre participations à la présidentielle. Cependant, il a réussi à faire face à une défiance de son propre cousin , l’influent roi Bamoun Ibrahim Mbombo Njoya, qui est membre du bureau politique du RDPC et un proche du président de la République. Adamou Ndam Njoya aura été un très grand homme État, un écrivain prolifique  et un grand guide spirituel  qui laisse un grane héritage politique avec des vaillants militants et communicants comme Dr Laziz Nchare.

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