France

LES AUTORITÉS FRANÇAISES VALIDENT LE MÉDICAMENT CONTRE LE CORONAVIRUS

Le maire de Nice annonce sur les réseaux sociaux que l’hôpital de sa ville applique le protocole du professeur Didier Raoult.

Une décision prise avec le consentement des familles. Christian Estrosi, lui-même testé positif au Covid-19, a annoncé via les réseaux sociaux avoir fait en sorte que le CHU de Nice va appliquer le protocole sur la chloroquine.

« Il serait souhaitable que, dans les mêmes conditions, la médecine de ville soit habilitée à le prescrire », ajoute Christian Estrosi.

Pour Jean-Luc Harousseau, il y a de bonnes raisons de croire le professeur Raoult, qui dirige, selon ses propres termes « le plus gros laboratoire universitaire de virologie en France » et qui recommande, après des essais cliniques sur 24 patients à Marseille, de prescrire de la chloroquine aux personnes atteintes de Covid-19. Et le professeur enfonce le clou :« De grâce, ne perdons pas de temps, nous n’avons eu pas eu beaucoup de masques, pas de tests pour tout le monde, nous avons pris du retard pour le confinement… Notre seule chance est d’avoir un traitement efficace. Commençons tout de suite ! »

Jean-Luc Harrouseau rappelle que, dans sa spécialité, les greffes de moelle dans les cancers du sang, lui et ses confrères ont eu à prendre ce type de risques…Des prises de décisions sans compter parfois sur des études solides. « A cette époque, nous nous étions entourés de précautions, parce que c’étaient des traitements coûteux et dangereux. Mais là, c’est un traitement qui ne coûte rien. Le laboratoire Sanofi, qui le fabrique, s’est engagé à donner 1 millions de doses. (NDR: Le laboratoire Novartis également) Des doses recommandées par le professeur Raoult et qui sont plutôt bien tolérées. Qu’est-ce qu’on attend ? ».

De son côté, le Professeur Jean-François Bergmann, professeur de thérapeutique, une des voix les plus reconnues et écoutées, ne veut pas qu’on déroge aux règles qui garantissent une médecine par les preuves… « Aujourd’hui je ne peux pas prendre le risque, je n’ai pas de preuves solides. J’ai lu l’essai de Marseille. Malheureusement il est mal fait et ne peut pas convaincre. Il est peut-être vrai mais il y a tellement de biais, avec plein de données manquantes que l’on ne peut pas y croire. Et c’est dommage ».

Et le pharmacologue condamne les médecins qui s’apprêtent à le prescrire en dehors des essais en cours. « C’est croire à quelque chose d’hypothétique. Si en médecine, on commence à croire aux hypothèses de X ou Y, tout intelligents ou géniaux qu’ils soient, on va faire des bêtises ».

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