LA FRANCE EN RÉCESSION VIENT EN AIDE À L’AFRIQUE
Bruno Le Maire avait prévenu, devant la commission des affaires économiques du Sénat : la France allait traverser sa pire période de récession depuis 1945. Une annonce confirmée par la Banque de France, mercredi 8 avril, dans une estimation publiée en début de journée. Le produit intérieur brut français, qui mesure l’ensemble des richesses créées sur le territoire, a chuté de 6% au premier trimestre 2020. Il s’agit de la plus forte diminution trimestrielle de l’activité économique de l’économie française depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Sans surprise, la quasi cessation d’activité observée depuis le 16 mars et le début du confinement décidé pour lutter contre le Covid-19, produit ses premiers effets statistiques. Mais curieusement, la France trouve encore de l’argent pour offrir à l’Afrique.
Paris va consacrer «près de 1,2 milliard» d’euros à la lutte contre la propagation du Covid-19 en Afrique, a annoncé mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
«Au niveau bilatéral, nous prendrons part à cet effort en réorientant une partie substantielle de notre aide au développement sur les enjeux de santé et les enjeux alimentaires pour près de 1,2 milliard d’euros», a-t-il déclaré devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. «Les besoins sont immenses», a-t-il souligné, selon le texte de son intervention, appelant à renforcer «les systèmes de soins» en Afrique ainsi que «les capacités de détection et de recherche scientifique en appuyant la recherche africaine». Il faut aussi «assurer une mobilisation financière considérable», a insisté le chef de la diplomatie française, invitant le G7 et le G20 à oeuvrer en ce sens.
L’Union européenne a de son côté garanti mercredi l’octroi de «plus de 20 milliards d’euros» aux pays les plus vulnérables en Afrique et dans le reste du monde pour les aider à lutter contre la pandémie de Covid-19. «Il faudra sans doute envisager l’organisation d’un pont aérien humanitaire à partir de l’Europe pour transporter de l’aide», a ajouté Jean-Yves Le Drian. Paris va notamment aider l’ONG Alima au Sénégal, en Guinée Conakry, au Burkina Faso et en République centrafricaine à la prise en charge des malades ainsi que Médecins du Monde à l’hôpital de Kinshasa où sont accueillis des patients dans un état très grave. Les capacités des laboratoires de l’Institut Pasteur vont également être accrues au Cameroun, en Centrafrique, à Madagascar, en Guinée Conakry et au Sénégal, a précisé le ministre.
Trop généreuse la France ? Mais, elle ne dévoile jamais ce qu’elle attend en retour de ses sous-prefets des anciens comptoirs coloniaux.