Afrique Politique

HOMMAGE À ADAMOU NDAM NJOYA, LE CHANTRE DE L’ÉDUCATION CAMEROUNAISE

Aujourd’hui, ça fait 100 jours que tu as quitté ta chère patrie, ta terre chérie, le Cameroun en toute discrétion, sans fanfare ni protocole, parce que tu aimais la discrétion dans chacun de des faits et gestes!

Nous tes enfants qui t’on connu, qui appris beaucoup de toi avons le gout de rendre hommage à toi, cher éducateur, qui fit un travail des plus extraordinaires pour tout notre pays. Peu de gens sur cette planète peuvent s’attribuer tout le mérite de travailler avec de vrais petits trésors, que d’aucuns appelais de manière hypocrite «fer de lance de la nation camerounaise». Mais, durant les années sous ton magistère de chancelier des ordres académiques des 70, en tant que ministre de l’éducation sous le président Amadou Ahidjo, chaque matin, nos parents ont laissé entre tes mains ce qui, pour eux, étaient le bien le plus précieux que la Terre ait porté à ce jour. Et ça, ce n’est pas rien…

«La génération Ndam Njoya» a désormais 43 ans déjà et te rend hommage, cher éducateur par excellence. Tu t’es dévoué corps et âme pour ces petits êtres tous les jours en temps que patron des enseignants et de l’éducation avec rigueur et intégrité. La profession d’éducateur est plus qu’un travail. Si on demandait à la population Camerounaise, près de 95 % de celle-ci ne pourrait faire ce métier, car être éducateur relève plus d’une passion que d’un réel travail. Il faut du cœur, de la sensibilité, de l’amour véritable pour tout donner jour après jour. Mais toi, tu y a apporter une touche exceptionnelle. En tant que «papa», tu estimais que pour mieux former un enfant avec une tête bien faite, il n’était pas question de l’abandonner dans «laisser aller et un laisser faire» irresponsable. C’est soucieux de notre avenir que tu jugeais crucial d’avoir les «carottes» et les «bâtons» pour récompenser et châtier nos jeunes à l’école. Les plus brillants avaient les bourses d’études pour exceller et les «paresseux» et moins assidus étaient collés ou rétrogradés pour les pousser à plus d’ardeur au travail. Les mauvaises langues assimilèrent une telle rigueur plutôt à une forme d’injustice et même une méchanceté contre leurs ascendants. C’est 43 ans après qu’ils sont parvenus à regretter le modèle de rigueur dans l’éducation et la formation de l’ère Ndam Njoya.

Hommage à toi, cher éducateur; qui chaque soir, se demandait quelles activités feront le bonheur des petits que tu avais la charge d’encadrer et de former, qui cherchait constamment ce qui ferait briller les yeux des enfants et ce qui les rendra heureux. Il fallait à cette époque un talent incroyable pour créer, jour après jour, des activités nouvelles et originales qui répondaient à leurs besoins et surtout, qui les amusaient. Tu as eu ce talent et ça, ce n’est pas rien…

Hommage à toi, cher éducateur, qui chaque jour, a mis de côté ton humilité pour te déguiser en surveillant général, pour observer le proviseur, le professeur de lycée, l’instituteur et même le Directeur d’école primaire pour t’assurer que les enfants étudiaient dans les meilleures conditions. Ça nous ne pourrons jamais oublier. Qui d’autre peut se vanter d’avoir obtenu des CEPE, des BEPC, des Probatoires et des BAC Ndam Njoya si c’e n’est cette brillante génération de Camerounais que tu as réussi à former dans la rigueur et la moralisation?

Hommage à toi, cher éducateur, même devenu opposant historique contre une dictature machiavélique, est resté dans une posture de «pédagogue» pour inviter les Camerounais à ne jamais céder à la dérive de la violence même face aux abus inqualifiables d’un régime aussi impitoyable. Tu nous a cultivé le sens de l’honneur et du devoir bien fait, mais surtout, tu nous as inscrit à l’école de l’éthique républicaine qui recommande de sacrifier nis plus beaux vêtements, nos plus belles voitures, nos plus belles maisons pour demeurer des citoyens intègres. Ce sont les valeurs de la bonne gouvernance, de la transparence et surtout cette attitude de collaboration et du respect de l’autre que tu nous a laissées, avec la ferme conviction que ce n’est que dans ces conditions que nous parviendrons à construire ce «Cameroun par nous tous et pour nous tous» qui te tenais à coeur. À chaque réunion, comme un père de famille, tu n’as cessé de nous marteler qu’à l’UDC, le dialogue est la seule formule idéale pour parvenir à un consensus de nature à garantir la paix, que nous nous efforçons en tout tant et en tout lieu de mettre l’homme au centre de notre action politique. L’impression d’être des «diplomates» en devenir, tellement tes militants à l’UDC, révèlent tes souvenirs de «gentleman» qu’ils finissent par nous agacer, nous tes «fils» poussés malgré nous à l’action pour combattre le cynisme et la méchanceté de tes détracteurs qui se sont réfugiés au sein du parti au pouvoir pour nous broyer avec la machine administrative dans des abus de pouvoir inexcusables. Sur le terrain, larmes essuyées, la sueur au front, le poing serrer, nous chantons désormais le chant de la révolution et nous disons désormais à quiconque a jubilé ton décès de se tenir prêt pour contrer les raz-de-marée de la «Révolution Ndam Njoya». Des cendres de Ndam Njoya, tu as réalisé l’exploit de faire renaitre des «petits Ndam Njoya» grace à ta philosophie de vie. Et c’est cette armée de républicains qui font trembler les apôtres du statu quo qui t’ont combattu à l’UDC au courant des 30 dernières années!

Merci à toi d’avoir mis ta couleur dans la vie des enfants Camerounais. À ta manière, avec ta couleur, tu as améliores la vie des enfants à ta façon. J’ai eu le bonheur de rencontrer plusieurs éducatrices et éducateurs dans ma vie et vous avez tous ce petit don : vous possédez quelque chose qui est unique en vous, ce petit quelque chose qui fait que, spontanément, on vous aime, comme ça gratuitement et ce pour l’éternité. Ceux qui ont vite fêté la mort de l’UDC avec votre passage à l’éternité, cher Docteur Adamou Ndam Njoya, n’ont pas compris votre talent exceptionnel, ils peinent à réaliser que c’est cette belle éducation que vous nous avez laissée en toute splendeur qui fera en sorte que l’on n’oublie jamais l’UDC qui continuera à former des milliers de Camerounais pour l’éternité.

Dr. Abdoulaye Laziz Nchare, New York, le 14 Juin 2020.

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