LES ATHLÈTHES CAMEROUNAIS FUIENT LA GALÈRE EN PLEINE COMPÉTITION INTERNATIONALE
Le Cameroun vient d’enregistrer un record mondial aux jeux du Commonwealth qui se déroulent en Australie. Zéro en haltérophilie, double zéro en boxe, au-dessous de zéro en athlétisme, triple nul en basket, les sportifs du Cameroun ont plutôt excellé dans une discipline de saut par la fenêtre pour disparaître dans la nature. Le pays de Roger Milla et Samuel Eto’o compte désormais 8 médailles d’or dans les épreuves de fugues!
Juste après avoir été tabassés et éliminés sur les rings du Commonwealth, les boxeurs Arsène Fokou , Christelle Ndiang et Ulrich Yombo se sont relevés, ont abandonné leurs gangs pour détaler comme Usain Bolt. En deux heures de temps chrono, ils avaient déjà fait le tour d’Europe, et ont été accueillis sous les ovations de leurs prédécesseurs champions olympiques de l’immigration sportive. Juste un jour avant, cinq autres athlètes avaient déserté les rangs en un temps, deux mouvements. Entre les 42 membres de la délégation ayant quitté le Cameroun, se joue maintenant un autre championnat: Qui réussira à sauter la fenêtre de l’ hôtel pour s’enfuir? À qui le tour et la prochaine médaille d’or des 21 èmes jeux de fugues?
Même les encadreurs expriment clairement leur envie d’entrer aussi en compétition. Toutes leurs valises seraient déjà prêtes à en croire les indiscrétions des femmes de ménage de l’hôtel. Et le pire est que, ni l’État camerounais, ni les autorités australiennes, ne peuvent rien faire, puisque les athlètes disposent bien des visas et sont libres de leurs mouvements.
Ce n’est ni la première fois, ni une surprise. Chaque compétition internationale est une aubaine pour les athlètes camerounais et aventuriers de s’enfuir du pays . Aux JO de Londres 2012, ce sont 12 athlètes camerounais qui avaient abandonné le village des jeux pour disparaître dans la nature. Cette fois, ils visent à pulvériser ce record historique. À qui la faute?
Manque d’encadrement et d’infrastructures, les athlètes camerounais n’ont aucun avenir au pays. Joseph Bessala, premier Camerounais à remporter une médaille d’argent aux jeux olympiques de 1968 et deux fois champion d’Afrique de boxe dans la catégorie des poids welters, mendiait les bières dans tous les bars de Yaoundé et Douala avant de mourir de galère en 2010. Jean Marie Émebe, lui-aussi champion d’Afrique respectivement dans les catégories poids welters, légers , mi-lourds et qui a été la fierté du Cameroun et de l’Afrique lors d’un combat titanesque contre Marvin Johnson en 1986, est devenu vigile à l’ambassade du Cameroun en France. Françoise Mbango, double championne olympique du triple saut, a décidé de prendre la nationalité française après avoir été humiliée plusieurs fois par le gouvernement et la fédération. Aux jeux olympiques de 2008 à Pékin, les autorités camerounaises avaient même carrément rayé son nom de la liste des athlètes. Il a fallu l’intervention du CIO, le comité olympique international, pour qu’elle soit repêchée. Et elle que les autorités camerounaises prétendaient au-dessous du niveau requis, avait remporté la médaille d’or olympique en franchissant la barre à 15, 39 mètres. Fatiguée d’être rabaissée sans jamais rien gagner ou mériter du respect, la France l’a vite récupérée en lui accordant la nationalité.
Même en football dont on dit sport roi, les anciens internationaux camerounais finissent dans la misère et meurent dans une totale indifférence. Après Louis Paul Mfédé qui dribblait tous les défenseurs à la coupe du monde , Benjamin Massing qui a mis sous l’éteignoir Diego Maradona, Onana Éloundou qui a neutralisé le grand buteur et champion du monde italien Paolo Rossi, s’est aussi éteint dans une totale indigence tel un simple clochard. Même quand les grands sportifs camerounais qui ont fait des preuves dans les nations occidentales veulent investir au pays comme Njo’o Léa ou Samuel Eto’o, ils ne rencontrent que jalousie, peaux de banane, barrières. Pourquoi ne donc pas aller tenter sa chance ailleurs comme le Camerounais Hassan Ndam qui a été sacré champion du monde sous les couleurs du drapeau français en 2017? Comme le dit un proverbe africain: 《 le meilleur pays est où on vit bien》.
J. RÉMY NGONO
En photos d’illustrations, l’international camerounais Onana Eloundou, vainqueur de la CAN et titulaire à la coupe du monde, avec le maillot des Lions Indomptables, peu de temps avant son décès.