Afrique

CAMAIR-CO EST DÉFINITIVEMENT MORT

Ce à quoi on devait s´attendre arrive inexorablement, malgré les écrits, malgré les pleurs, malgré les dires. Ne dit-on pas au Cameroun que « les chiens aboient la Caravane passe » ? Mais à force d´aboyer, la 11e province du Cameroun va retrouver son envol en se débarrassant d´un certain nombre de zozos véreux, mal formés, sans expérience dans le domaine et ayant patrimonialisés les positions de pouvoir dans le secteur du transport aéronautique au Cameroun.

En effet, Camair-Co sera à court d´aéronef bientôt : plus un seul aéronef à même de voler. Après le Dja qui a été abandonné à Addis et les deux 737 qui pourrissent à Douala, ce seront bientôt les avions chinois MA 60, qui vont se retrouver sans pièces de rechange et sans techniciens de soutien parce que dépité par la corruption, AVIC est sur le point de plier bagages.

Les responsabilités sont ici multiples au niveau de Camair-Co et son Ministère de tutelle ou chacun joue à qui spoliera le plus l´Etat en louant l´avion avec le plus de rétro-commission. Entre le DG et le PCA – Ministre de tutelle, on joue au chat et à la souris, là où on devrait retrouver une équipe. On les laisserait même spolier si la compagnie marchait, mais ici c´est spoliation et rien ne marche. Comme si cela ne suffisait pas, les techniciens ne sont pas en reste, car figurez-vous, nos « meilleurs » Ingénieurs, du moins les deux aux grades les plus élevés, sont tous formés en Russie. Et comme on devrait s´y attendre, leur direction des aspects techniques, non seulement ne reflète pas la compétence attendue dans un secteur aussi compétitif, mais la profondeur des leurs poches d´anciens communistes devenus les meilleurs capitalistes, ne peut leur permettre de gérer optimalement la maintenance des aéronefs. A qui se fier donc dorénavant si les techniciens et les managers sont à jeter.

En ce qui concerne le MA-60, les seuls avions qui restaient pour les vols intérieurs, rien ne va plus. AVIC, société chinoise qui assurait la fourniture des pièces et le soutien technique va commencer à plier bagages le 28 juin 2020. La raison en est toute simple, le non-paiement du dernier reliquat du contrat desdits avion (MA-60), acquis par le Cameroun et toujours pas payés à ce jour. Au MINEPAT, on se renvoie la balle et pourtant les Finances semblent avoir joué leur partition. En effet, quelques fonctionnaires qui ne font pas leur travail avec diligence et sérieux, font passer le Cameroun pour un mauvais payeur, risquant ainsi de bloquer au sol, les trois (3) MA-60 qui déjà volaient peu.

Il est à noter que dans tous les cas, le Cameroun payera cette dette tôt ou tard. On le préfère tôt, pour ne pas avoir à payer plus tard, un tas de ferraille. Le plus dur est que la Chine fait partie des rares pays qui nous soutiennent encore et nous les mettre à dos est combattre le Cameroun de l´intérieur.

L´aviation camerounaise est en pleine déroute. Entre les incompétents véreux de Camair-Co, ceux donc les mandats ont longtemps expiré (ADC, etc.), ceux donc on cherche toujours le décret de nomination (CCAA), et une tête ministérielle qui cherche sa tête, il est grand temps que le grand nettoyage rebâtisse sur des bases saines, le fleuron de l’aviation civile Camerounaise.

BORIS BERTOLT

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