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BUHARI MET LE VETO CONTRE L’ECO DE OUATTARA ET MACRON

Annoncé en 2020 pour sa mise en circulation, l’Eco version Alassane  Ouattara et Emmanuel Macron, ne trouve pas d’écho favorable du côté du géant de la sous-région de la CEDEAO, le Nigéria. Le président Buhari est en colère et très amer sur les contours de cette nouvelle monnaie annoncée  par les présidents français et ivoirien, sans consultation préalable.

Lors de la 21ème Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le 12 juillet 2019 à Abidjan, le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait annoncé : « En 2020, l’ECO, la nouvelle monnaie adoptée par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), remplacera le Franc CFA, mais il n’y aura pas de changement immédiat de parité avec l’Euro. »

Lors du Conseil des ministres, tenu le mercredi 20 mai 2020, le Président français, Emmanuel Macron avait validé  «  la transformation du franc CFA qui deviendra l’ECO en maintenant la parité fixe avec l’Euro, ainsi que la fin de la centralisation des réserves de change des États d’Afrique de l’Ouest auprès du Trésor français ». Muhammadu Buhari, président du Nigeria, a toutefois tenu à exprimer ses récriminations vis-à-vis des dirigeants de l’espace UEMOA qui veulent faire un tour de passe-passe en rebaptisant le franc CFA en Éco .

« Cela me donne un sentiment de malaise que la Zone UEMOA souhaite reprendre l’Eco en remplacement de son Franc CFA avant les autres États membres de la CEDEAO. Il est inquiétant qu’un peuple avec lequel nous souhaitons adhérer à un syndicat prenne des mesures importantes sans nous faire confiance pour la discussion », a dénoncé le chef de l’État de la première économie africaine.

« Nous devons procéder avec prudence et respecter le processus convenu pour atteindre notre objectif collectif tout en nous traitant les uns les autres avec le plus grand respect. Sans cela, nos ambitions pour une Union monétaire stratégique en tant que bloc de la CEDEAO pourraient très bien être sérieusement menacées. », ajoute un Buhari remonté.
« Nous avons tous tellement misé sur ce projet pour laisser les choses à la simple convenance et à la commodité. », ajoute Buhari.

Contrairement aux pays francophones, le Nigéria a déjà sa monnaie et tient jalousement à son indépendance. question d’indépendance sur laquelle Muhammadu Buhari semble clairement ne pas vouloir céder un pouce de terrain. « Le Nigeria soutient pleinement et est attaché à une union monétaire dotée des fondamentaux appropriés – une union qui garantit la crédibilité, la durabilité, la prospérité et la souveraineté régionale entière. Mais nous devons faire les choses correctement et assurer le respect absolu des normes établies », a-t-il insisté dans un tweet.

Brandissant le spectre d’une dislocation de la CEDEAO en raison de ces désaccords relativement au passage à l’ECO, Muhammadu Buhari prévient que « nous ne pouvons pas nous ridiculiser en entrant dans une union pour se désintégrer potentiellement au plus tôt lorsque nous y entrons. Nous devons être clairs et sans équivoque sur notre position concernant ce processus ». Ajoutant que « nous devons procéder avec prudence et respecter le processus convenu pour atteindre notre objectif collectif tout en nous traitant les uns les autres avec le plus grand respect. Sans cela, nos ambitions pour une union monétaire stratégique en tant que bloc de la CEDEAO pourraient très bien être sérieusement menacées ».

Insistant sur le caractère stratégique de la nouvelle monnaie commune de cette sous-région, le président de la première économie d’Afrique est aussi conscient du poids de son pays qui représente à lui seul 70% du PIB de la CEDEAO.

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