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LE GRÉ À GRÉ ANTICONSTITUTIONNEL DE LA PASSATION DU POUVOIR D’AHIDJO À PAUL BIYA

Paul Biya , roi fainéant à perpétuité du Cameroun par non-dit. En transmettant le pouvoir à Paul Biya , au matin du 6 novembre 1982 , qu’est-ce que le président Ahmadou Ahidjo , a bien pu dire à Paul Biya , l’homme qu’il l’avait pris sous son aile , en 1962 alors âgé de 29 ans , de retour d’études en France , muni d’une lettre de recommandation de Louis -Paul Aujoulat ?

Lui avait -t-il par exemple dit qu’il lui donnait en cadeau le Cameroun , à travers ce geste , du reste parfaitement illégal , puisque même s’il est certes vrai que la modification constitutionnelle de 1979, introduisait de facto le système de dauphinat par le biais du premier ministre , était en parfaite contradiction avec une disposition de la Constitution , notamment en son article 2 ,stipulant que  » les autorités chargées de diriger l’État tiennent leurs pouvoirs du peuple par voie d’élection au suffrage universel direct ou indirect .  »

Autrement dit , en respectant strictement l’esprit de notre loi fondamentale de l’époque , le dévolu du président Ahidjo jeté sur Paul Biya comme dauphin constitutionnel , aurait préalablement dû être entériné par la volonté souveraine du peuple camerounais , soit par voix référendaire , soit par parlementaire . Traduction : on procédant de la sorte , le présidant Ahidjo a d’emblée frappé , du sceau de la suspicion permanente d’illégalité , la légitimité du président qu’il a donné au Cameroun , à exercer la fonction suprême .

Quoi qu’il en soit , le Camerounais lambda a depuis l’impression que Paul Biya , considère que la présidence de la République est quelque chose que le peuple , lui a donnée à vie en héritage .

Jean-Pierre Du Pont

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