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MARLÈNE EMVOUTOU DÉFONCE AMOUGOU BELINGA ET LA LISTE DES MINISTRES HOMOSEXUELS

Après avoir pris la défense d’Ernest Obama ancien directeur de Vision 4 dans l’affaire qui l’oppose à Jean Pierre  Amougou Belinga, le PDG, Marlène Emvoutou a été prise à partie par les journalistes de cette chaîne qui ont révélé qu’elle a reçu une importante somme d’argent ( 5 millions de francs CFA ) de la part de celui qu’ils présentent comme le plus généreux de l’ethnie Ekang- Beti. Et pan!

«J’interpelle Amougou Belinga. Je lui dis que c’est la dernière fois qu’on parle de moi en mal sur sa chaîne de télé.

Si vous voulez me salir, je vais dire quelle est la nature des relations que j’ai eues avec Monsieur Amougou Belinga.

Donc, faites attention. Vous avez détruit les vies des gens, vous n’allez pas détruire ma vie alors que je vous ai soutenu face à Maurice Kamto.», a menacé Marlène Emvoutou. Quelques jours après, elle est passée à l’action contre le PDG du groupe l’Anecdote, auteur de la fameuse liste des 50 ministres et personnalités présentés comme homosexuels.

« Nombreux parmi vous ne connaissent pas menard mbapou , ou alors ont oublié son histoire , car , grâce aux réseaux sociaux il a réussi à s’offrir une virginité sociale … En effet , depuis des années ce garçon accuse sur tous les medias jean pierre Amougou Belinga , de l’avoir payé pour qu’il affirme avoir été violé par gregoire owona , ministre du travail du cameroun , au point de devenir handicapé Il n’a jamais été traduit en justice pour diffamation ou dénonciation calomnieuse … Vous avez certainement oublié l’histoire du top 50 des personnalités camerounaises homosexuelles , une liste qui contenait 80 % des élites beti , publiée dans le journal de quelqu’un . A ce moment , aucun beti ne parlait de jalousie , d’hypocrisie , aigreur de la part de ceux qui voulaient rançonner et discréditer les fidèles ministres de la république », a déclaré Marlène Emvoutou.

Pour rafraîchir la mémoire à nos lecteurs, la fameuse liste qui a fait les choux gras et révélé Jean-Pierre Amougou Belinga date de 2005. Le chef d’État Paul Biya avait dû faire une sortie lors de son discours du 11 février à la jeunesse camerounaise, pour demander le respect de la vie privée. Par ailleurs, nous vous proposons l’extrait d’un article du site bonaberi.com à propos

« Paru le 24 Janvier, à la suite du Journal « La Météo » qui était le premier à publier cette liste surprenante quelques jours auparavant, L’Anecdode nous présentera un dossier relativement plus intéressant ressemblant réellement au résultat d’une longue enquête.

La structure et le contenu global du journal saura nous conforter qu’il n’a pas été publié, uniquement, pour rebondir sur le terrain de la polémique. Le titre est sobre « La liste complète des homosexuels du Cameroun » et quatre pages sont dédiées au sujet dont trois exclusivement aux personnalités incriminées avec une petite présentation des éléments à charge contre eux.

Les trois premières pages du dossier, qui présentent les résultats de l’enquête sur les personnalités, rédigées par la plume même d’Amougou Bélinga, directeur de la publication du journal, sont particulièrement rassurantes. Le chapo qui introduit le dossier marque d’ailleurs un bon point pour le journal et est tout aussi poignant que celui de La Nouvelle Afrique, car posant relativement bien le problème :

« Des hommes se faisant l’amour par des orifices les plus dégoûtants, ou les femmes s’entre-léchant tendrement. Il s’agit bien d’actes crapuleux pour la décence sociale.[…]De la base au sommet de l’Etat, dans la culture comme dans le sport, dans l’administration comme dans les affaires, même au sein du clergé, l’homosexualité trace sa voie au Cameroun, avec parfois comme acteurs ceux-là dont la fonction commande plutôt de la combattre. Faut-il s’en complaire en restant silencieux face à la valse d’invasions incestueuses qui polluent la société ? […]L’Anecdote refuse de se rendre complice de la déliquescence civique et morale de la jeunesse. »

Cela dit, lorsqu’on rentre effectivement dans le coeur du dossier et le décortiquage tête par tête des homosexuels présumés, on est surpris par le manque d’éléments probants. Revenons sur quelques cas.

 Philippe Mbarga Mboa, Ministre des Sports

L’Anecdote parle de « murmures » à Yaoundé : « ses ébats amoureux avec sa dame Aristide Okouda étaient murmurés dans la capitale ».

 Marie Claire Nnana, DG de la Sopécam

Le journal parle là « d’indiscrétions » : « Nos indiscrétions la disent d’une gloutonnerie sexuelle mais plutôt avec des partenaires de même sexe ».

 Marafa Hamidou Yaya, Ministre d’Etat en charge de l’AT

Le journal utilise les termes « les coulisses du pouvoir » et « murmures » : « Dans les coulisses du pouvoir, il se murmure que c’est à travers lui que la présidence de la république a été infectée par l’ignoble activité. »

Père Jean Hervé, principal du collège Vogt de Yaoundé :

L’Anecdote réutilise le terme « indiscrétions » : « Selon certaines indiscrétions recueillies au sein de son établissement, la sodomie des jeunes ferait partie de son sport favori ».

 Yannick Noah, préparateur psychologique des lions

Le journal utilise le conditionnel et parle d’une revue qu’il ne cite pas : « Yannick Noah aurait avoué son homosexualité dans les colonnes d’une revue française. »

Pour clôturer leur dossier, L’Anecdote reviendra en dernière page reviendra sur la pratique de l’homosexualité dans la franc-maçonnerie, dans l’ église et sur l’appel à lutter contre ce « fléau », lancé le 25 Décembre dernier par l’archevêque Victor Tonye Bakot. Rien de plus qui pourrait conforter le sentiment d’homosexualité de tel un ou tel autre.

Finalement, s’il faut dire que l’entrée en matière de L’Anecdote avait de quoi ravir plus d’un, à la lecture complète du dossier, on reste malheureusement sur notre fin tant les éléments de démonstration auront été d’une légereté journalistiquement inacceptable. Et là encore, de s’interroger sur les motivations qui furent celles de rédaction de ce journal lors qu’a été prise la décision de publier cette pseudo-enquête ?

Néanmoins, au vu des réactions que cette affaire a provoqué sur le triangle national, il est important de préciser que si l’on sort du cadre du libéralisme sexuel occidental qui voudrait que chacun puisse librement disposer de ses moyens de reproduction comme il l’entend, le fait de diffuser une liste de personnes homosexuelles, de surcroît des personnalités publiques, ne devrait avoir rien de choquant. En effet, en plus du fait que cette pratique se place en porte-à-faux des traditions séculaires africaines, il est utile de préciser qu’elle est aussi punie par la législation. Toute personne dont on aurait réussi à établir des orientations sexuelles homosexuelles tombent donc sous le coup de la loi : la loi de Dieu pour ceux qui y croient, mais surtout la loi pénale Camerounaise sous couvert de l’article 347 bis ordonnance de 1972 qui condamne fermement la pédérastie.

Le vrai problème ne réside donc pas dans la publication de ces noms, d’un point de vue strictement journalistique, mais plutôt dans l’acharnement par trois journaux (aux sources clairement disparates), à publier des noms sans faisceau de preuves et sans enquête digne de ce nom, avec ce que cela peut provoquer comme atteintes à la vie privée, dans une société africaine où le regard de l’autre change parfois radicalement sur la base de simples rumeurs.

Le cas de La Nouvelle Afrique restera certainement le plus édifiant tant son dossier, relativement hors-sujet sur le thème de la liste même, aura fait montre d’un manque de rigueur journalistique et de profondeur sur la vraie question de l’homosexualité dans notre pays.

Dans tous les cas, nos deux hebdomadaires devront comprendre qu’une affirmation, même vraie mais énoncée sur la base d’une démonstration boiteuse ou fausse n’a pas plus de poids qu’une affirmation erronée.

Néanmoins, à défaut d’avoir montré au grand jour les quelques lacunes d’une presse écrite, qui on l’espère saura retrouver ses lettres de noblesses, les journalistes de nos deux hebdomadaires auront au moins, accordons le-leur, eu le mérite de poser enfin, vigoureusement, le débat sur l’homosexualité au Cameroun et sa pratique dans les cercles du pouvoir à des fins machiavéliques.

En conclusion, la question qu’il est légitime de se poser est de savoir s’il faudra, s’obstiner à interdire la pédérastie et pérpétuer ainsi notre tradition homophobe en se cachant derrière le masque de valeurs morales elles-mêmes profondément meurtries par les offensives culturelles extérieures. Ou encore, finalement, se plier aux normes de notre gourou de toujours, l’occident, et devenir ainsi un des chantres de l’homophilie en Afrique ? »

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