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ARGENT, CORRUPTION, JETS PRIVÉS , PRATIQUES SATANIQUES ET DÉCLIN

CAMEROUN: GRANDEUR ET SERVITUDE DU POUVOIR DE L’ARGENT.

Par Caroline Meva, écrivaine

Il y a quelques décennies, la carrure d’un homme se mesurait à l’aune d’un certain nombre de valeurs, notamment la dignité, la sagesse, la probité, le courage, le respect, l’empathie, entre autres. Malheureusement, de nos jours, ces valeurs phares qui contribuaient à élever la condition humaine ont peu à peu foutu le camp dans notre pays. Nous voyons émerger aujourd’hui une valeur suprême, devant laquelle s’effacent nos valeurs d’antan : L’ARGENT. Dans notre société actuelle, l’argent est au-dessus de tout, de tous, et fait la loi. Très peu de personnes résistent à son pouvoir dévastateur ; presque tous sont à genoux, que dis-je, à plat ventre devant l’argent, élevé au rang de quasi divinité.

LES RAPPORTS INCESTUEUX ENTRE LE POUVOIR ET L’ARGENT.

L’argent n’est plus un serviteur, il est devenu un maître exigeant, impérieux. Dans la sphère politico-administrative, l’argent est roi : les nominations et autres promotions, les examens et concours, les prestations de services, sont monnayés au plus offrant. Le mérite la compétence n’ont plus de place devant le clientélisme et le pouvoir de l’argent. La même dérive s’observe au niveau de nos sociétés traditionnelles ; le Chef, le notable n’est plus celui qui incarne les valeurs traditionnelles, mais celui qui a des diplômes, celui qui occupe un poste politique ou administratif important, et celui qui a de l’argent, peu importe sa moralité ou l’origine de sa fortune, car pour beaucoup, l’argent n’a pas d’odeur. Dans ces conditions, mêmes les goujats et les malfrats sont portés aux nues, adulés par tous, uniquement parce qu’ils ont de l’argent et arrosent tout le monde.

Cette situation est l’aboutissement d’un processus d’asservissement orchestré par les sectes et les lobbies. Le stratagème consiste, dans un premier temps à affamer, appauvrir, créer volontairement le besoin auprès des victimes, citoyens lambdas, élites, intellectuels, responsables administratifs et politiques confondus. On les appâte avec de l’argent facile, on leur distille la pitance afin de les sauver de la disette ambiante. Beaucoup se laissent piéger et succombent à la tentation ; ils sont prêts à jeter leur honneur et leur dignité aux orties, voir même à vendre leur âme au diable pour continuer à bénéficier de la manne providentielle. Les victimes deviennent ainsi des objets manipulables à souhait entre les mains de ces prédateurs.

LE RETOUR DU BÂTON ET LA CHUTE.

Nous oublions, cependant, que l’argent est, non seulement un mauvais maître, mais surtout un serviteur infidèle, volage, inconstant, qui peut nous lâcher à tout moment sans crier gare ! Il faut avoir une certaine hauteur d’esprit, une force de caractère, une grandeur d’âme pour garder la tête froide et ne pas disjoncter lorsqu’on possède le pouvoir et l’argent. Beaucoup deviennent arrogants, vaniteux, méprisants, tyrannique, se croient l’égal des dieux. Dans leur folie des grandeurs, certains impudents en viennent à s’attaquer imprudemment à leur créateur, crachant ainsi dans la main qui les nourrit. Et c’est à ce moment qu’intervient la chute, aussi vertigineuse, aussi brutale qu’on est monté très haut sur l’échelle sociale. La gloire, les louanges, la notoriété, la reconnaissance sociale disparaissent aussitôt avec l’argent. Si le héros déchu a privilégié les relations intéressée basées sur le matériel au cours de son parcours, il se retrouve tout seul, avec sa famille proche et une petite poignée d’amis fidèles. Ainsi finissent ces prédateurs impénitents, brûlés sur le bûcher des vanités.

RETOUR NÉCESSAIRE AUX VRAIES VALEURS, POUR UN CAMEROUN NOUVEAU.

Nous interpellons ici les responsables qui présideront aux destinées de notre pays demain : l’abandon de l’arbitraire, du favoritisme, du clientélisme et de la dictature de l’argent s’impose dans la gestion des affaires publiques ; de même que la restauration des vraies valeurs de justice, d’équité ; de la juste rémunération de chacun selon son mérite et ses compétences ; le respect des institutions républicaines aujourd’hui mises à mal par les rapports incestueux avec le pouvoir de l’argent.

Caroline Meva, écrivaine

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