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COUPS DE FEU: L’ARMÉE FRANÇAISE TENTE DE RENVERSER IDRISS DÉBY ?

Lundi en fin de journée, la garde postée devant la résidence privée du chef de l’État tchadien , la « Villa Burkina », s’aperçoit de la présence d’hommes blancs dans un 4×4. Ils n’étaient pas signalés. Que font-ils là ? Qui sont-ils ?  La garde ouvre le feu sur le véhicule, qui quitte précipitamment les lieux. Le véhicule dont les deux roues sont trouées sera rattrapé quelques centaines de mètres plus loin et conduit aux renseignements militaires.

Selon les premiers résultats de l’enquête, on découvre  que ce sont les militaires français, et plus précisément,  des gendarmes qui revenaient d’une sortie. Mais que faisaient-ils là ? Ils expliquent qu’ils contemplaient l’architecture de la mosquée construite juste en face de la résidence du président tchadien . Une version qui n’a pas très convaincante pour des militaires non pratiquants,  déguisés en  touristes, et qui ont été  subitement éblouis par une mosquée pas très impressionnante , alors qu’ils en ont tant vu en France !

Néanmoins,  les services tchadiens,  se sont tout de même résolus à les laisser partir, le temps de poursuivre leur enquête et le décryptage  des images des caméras de surveillance déployées tout autour pour déterminer ce que faisaient ces militaires français  à cet endroit.

Les militaires français « filmaient la résidence privée du président Idriss Déby appelée Palais Burkina et la mosquée à côté de cette résidence » d’après un officier tchadien interrogé par l’AFP sous couvert d’anonymat. À ce moment, « nos militaires en faction devant la résidence privée du chef d’Etat ont tiré sur le véhicule », a-t-il affirmé.

Le véhicule a « réussi à s’enfuir avant d’être intercepté », d’après cette source, qui précise que ces militaires français « ont reçu le secours de blindés français ». Ils quittaient la zone une heure et demie après l’incident, a observé un journaliste de l’AFP présent sur place. La force française antijihadiste Barkhanr déployée au Sahel, a son siège dans la capitale tchadienne.

Il faut rappeler que le 9 juin dernier, deux militaires français en civil  avaient déjà subi des tirs en filmant le bâtiment de la présidence de la république. Et voici encore qu’un véhicule, avec à son bord des militaires français, essuie des tirs, à la tombée de la nuit,  devant la résidence privée du chef de l’État située non loin de l’aéroport. Il n’y a eu aucun blessé et les militaires français ont pu regagner la base française. C’est donc le deuxième incident en deux mois entre des soldats français et la sécurité de la présidence tchadienne.

Le avril 2020 pas moins de 52 militaires tchadiens sont morts suite aux attaques de Boko Haram. D’où la décision d’Idriss Déby  annoncé dans un message diffusé le 10 avril: « Nos soldats sont morts pour le lac Tchad et pour le Sahel. A compter d’aujourd’hui, aucun soldat tchadien ne participera à une opération militaire en dehors du Tchad », avait-il  déclaré . « Nous nous sommes battus seuls aux confins du lac Tchad sans l’apport des pays censés nous aider », avait-t-il ajouté .

Une décision pas du tout appréciée par la France qui dispose quelques milliers de militaires stationnés au Tchad. On se souvient d’ailleurs que le président Emmanuel Macron s’était déplacé à N’Djamena pour aller passer Noël avec les militaires français. Aujourd’hui, ça ne semble pas être le grand amour entre N’Djamena et Paris.

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