LA RÉVOLUTION DES AMAZONES EN SE DÉNUDANT
SE DÉNUDER POUR EXPRIMER SA COLÈRE
Se déshabiller pour donner l’amour,
se déshabiller pour faire l’amour,
se déshabiller pour donner la vie,
se déshabiller pour se laver,
se déshabiller pour se purifier,
se déshabiller pour recevoir une bénédiction…
Le déshabillage n’est pas qu’une « fatalité des tropiques » parce qu’il y fait chaud, comme l’écrivait Pierre PEAN (Affaires Africaines), le déshabillage, c’est la vie même.
On se déshabille pour exprimer sa joie, tel ce sportif qui après un but victorieux, ôte son short ou son maillot, on se déshabille pour exprimer sa colère : » tu t’amuses je me déshabille ici devant toi, en plein carrefour « …
Comme les TAKUMBENG de Bamenda au Nord-Ouest du Cameroun, ces mamans qui pendant les années de braise de 1990 et plus récemment encore, se sont dénudées pour exprimer leur colère pendant les manifestations populaires et par ce geste même, maudire le gouvernement camerounais et ses préposés, les Amazonnes de la BAS sont passées au mode déshabillage.
Dans nos cultures africaines, au delà du verbe, une mère qui dans un accès de colère, se dénude devant son enfant, lui inflige par ce geste même, la malédiction suprême.
Il paraît donc que nos valeureuses Amazones n’ont maudit qu’à moitié les colons et leurs préposés, car le déshabillage n’était pas intégral…Rires…
Next time will be the best ?
Elles ont réussi à attirer l’attention, à susciter de la curiosité, de l’indignation, de l’interrogation, de la compréhension… Ce n’est en effet pas un geste banal, car elles ont su attirer les regards sur le Cameroun…
La preuve: j’en parle, on en parle…
Mais on n’empêchera jamais aux gens qui choisissent de regarder le doigt qui désigne le voleur, en lieu et place du voleur, de le faire. C’est aussi ça la liberté, choisir de ne pas voir.
Me Amedee Dimitri Touko Tom
Membre Fondateur de la Ligue des Droits et Libertés (LDL)
Ancien représentant Ouest-Cameroun de Human Wrights Watch (Albert MUKON)
Militant – Analyste Politique