Afrique Politique

ALASSANE OUATTARA : UN PIED DEDANS, UN PIED DEHORS

Alassane Ouattara sera-t-il candidat ou va-t-il désigner un nouveau successeur ? La réponse devait être  connue toute mercredi. Finalement, le chef d’État ivoirien a voulu prolonger le suspense du film. Alors qu’on attendait une annonce forte, la montagne a plutôt accouché d’une souris.

Devant plusieurs  cadres et d’élus de son mouvement réunis au palais des congrès d’Abidjan pour lui demander d’accepter de briguer un troisième mandat, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé qu’il prenait acte de leur demande, sans révéler sa décision définitive.

« Avec beaucoup d’attachement et d’affection à Amadou, à mon fils, je prends acte des résolutions du conseil politique et de votre demande, a déclaré le président Alassane Ouattara à l’issue de la réunion de son parti, le RHDP. Je vous demande de continuer à avoir une pensée pour Amadou Gon Coulibaly et de me laisser le temps du recueillement et de la récupération, avant de vous donner une réponse très prochainement. »

Le président ivoirien a précisé qu’il s’adresserait bientôt à la nation, et a souligné sa volonté de voir le RHDP gagner l’élection. « Nous devons être fiers de ce que nous avons fait et c’est pour cela que cela doit se poursuivre. Je reviendrais vers vous très prochainement, et je m’adresserais à la nation pour dire ce qui est en jeu pour notre pays, pourquoi la Côte d’Ivoire doit continuer comme ça aujourd’hui. Qu’elle ne doit pas être entre des mains qui pourraient faire basculer le pays dans la violence, le désordre et la poursuite d’intérêt personnels. »

L’annonce a été accueillie par un brouhaha mêlant surprise, déception, ainsi qu’un murmure de désapprobation. Il faut dire que nombre de ces militants et d’élus venaient de loin. Le discours du président Ouattara, essentiellement consacré à la mémoire du Premier ministre défunt Amadou Gon Coulibaly a tout de même touché l’assistance.

De l’opposition aux fanatiques, la décision d’Alassane Ouattara qui avait déjà annoncé son retrait, va susciter de la joie et de la colère dans le pays. S’il est candidat, il subira les foudres de l’opposition qui va contester son troisième mandat. S’il n’est pas candidat, il sera accusé par son parti d’avoir abandonné le navire sans capitaine à bord, au risque de laisser Henri Konan Bédié prendre le gouvernail.

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