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UN FAUX MÉDECIN CONGOLAIS JETÉ EN PRISON APRÈS AVOIR EXERCÉ DANS CINQ HÔPITAUX FRANÇAIS

Depuis plusieurs années, ce Congolais de 41 ans se faisait embaucher comme interne dans des hôpitaux français ! Il a été écroué mercredi soir à l’issue de sa condamnation par le tribunal correctionnel de Meaux.

« Je suis arrivé à l’hôpital de Jossigny en octobre 2019 comme interne, pour un semestre. On m’a renouvelé pour un second semestre. Si je n’avais pas de connaissances médicales, on ne m’aurait pas prolongé », a posément expliqué Jean B., du fond du box du tribunal correctionnel de Meaux, ce mercredi soir.

C’est pourtant bien pour exercice illégal de la médecine que ce Congolais de 41 ans a été condamné – en comparution immédiate – à un an de prison ferme, avec mandat de dépôt. Il est en outre interdit du territoire français pendant cinq ans.

Et ce n’est pas seulement le Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF), site de Marne-la-Vallée, à Jossigny, qu’il a abusé. Jean B. a également trompé les hôpitaux de Draguignan (Var), Charleville-Mézières (Ardennes), Lons-le-Saunier (Jura) ou encore Orange (Vaucluse).

Usage de faux documents administratifs, usurpation de diplômes : tout comme les enquêteurs de la Police judiciaire de Meaux, les juges meldois ont eu toutes les peines du monde à retracer sa « carrière », démarrée en République Démocratique du Congo.

« J’ai fait 8 ans d’études dans mon pays mais je n’ai pas passé l’examen, à cause des conditions sécuritaires. J’ai commencé à avoir des problèmes politiques », a assuré Jean B. Au Rwanda, qu’il rejoint en 2010, il tente de gagner sa vie comme médecin. Il est condamné à cinq ans de prison pour cela et passe un an derrière les barreaux.

La suite est nébuleuse : les dates, les lieux, son parcours est très difficile à retracer. Une seule certitude : Jean B. va s’acharner à obtenir des équivalences en France, à partir d’un diplôme de médecine congolais… lui-même falsifié.
Le président d’audience ne comprend pas : « Cela fait dix ans que vous dépensez votre énergie à fabriquer de faux diplômes au lieu d’obtenir ce diplôme ! » Jean B., qui fait déjà l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, a même falsifié le diplôme et la carte professionnelle de vrais médecins. Parfois de manière très grossière. Il tentera aussi de passer les équivalences sous de fausses identités.

Son avocate Me Natacha Haleblian l’a poussé dans ses retranchements : « Pourquoi vous êtes-vous obstiné à devenir médecin ? » Jean B. s’est alors livré : « J’aime soigner les gens. J’ai passé des études de médecine et je ne pouvais pas abandonner. Il fallait absolument faire valider mes connaissances ».

Un détail intriguait le président : « Je n’ai pas vu de plainte, dans cette procédure, émanant des établissements hospitaliers. Ce sont les agences régionales de santé qui ont fait la police ».

Contacté ce mercredi après-midi, le Grand Hôpital de l’Est francilien ne voulait pas s’exprimer avant le délibéré, rendu tard dans la soirée. Le parquet avait sa petite idée sur cette absence de plainte : « Les hôpitaux ne sont pas fiers de s’être fait duper aussi aisément avec des diplômes fabriqués maisons ».

Pas du tout l’analyse de Me Natacha Haleblian : « Ils n’ont pas déposé plainte car mon client a donné satisfaction et n’a fait aucun mal aux patients. Son seul désir était de soigner mais les problèmes administratifs l’en ont empêché ». Pendant que son avocate plaidait, Jean-B. était recroquevillé dans le box, à l’abri des regards, et pleurait.

Source : Le Parisien

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