Afrique Politique

ALPHA CONDÉ EN ROUTE POUR UN TROISIÈME MANDAT

Après l’annonce d’Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat, les regards se tournent actuellement vers la Guinée. Alors que les cadres de son parti, le RPG, le pressent de briguer un 3e mandat à la tête de l’État, Alpha Condé réserve sa réponse. «Je prends acte, je vous ai entendus», a déclaré le président guinéen, à deux mois et demi de la date prévue pour la présidentielle, le 18 octobre.

Jeudi 6 août, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) a choisi Alpha Condé pour être son candidat à l’élection présidentielle envisagée le 18 octobre. S’il accepte d’être candidat et s’il est élu, l’actuel président entamera un troisième mandat consécutif.

Ce serait l’aboutissement attendu du changement de Constitution impulsé par le pouvoir et concrétisé avec le référendum du 22 mars. La crédibilité de ce dernier, adopté avec 89,76 % de « oui », a été remise en cause par l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine (UA) avaient renoncé à déployer des missions d’observation électorale lors du vote, en raison notamment d’un fichier électoral comprenant plus d’un tiers d’électeurs enregistrés sans aucune pièce justificative.

Alpha Condé  n’a pas encore accepté officiellement cette nomination et n’a pas indiqué quand il répondrait. »Aujourd’hui, vous vous êtes tous exprimés, alliés, partis et autres – je prends note », a-t-il déclaré, selon l’agence de presse Reuters.

Le président guinéen  profite d’une nouvelle constitution pour contourner la limite des deux mandats présidentiels.L’opposition – qui a boycotté un référendum en mars – risque de critiquer cette nomination. La commission électorale avait proposé que l’élection présidentielle se tienne le 18 octobre, mais le président n’a pas encore fixé de date.

A son arrivée à la tête de la Guinée en 2010, Alpha Condé était auréolé de son image d’opposant historique.Mais il est désormais accusé d’avoir plongé son pays dans la crise pour rester au pouvoir.

Malgré la contestation et les dizaines de manifestants tués depuis octobre dernier, M. Condé, 82 ans, est bien placé pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle prévue en octobre. Alpha Condé se targue d’être un modernisateur et a pour cela fait adopter par référendum, en février, une nouvelle Constitution.

Que l’opposition, qui dénonçait une manœuvre pour garder la pouvoir, ait boycotté la consultation et que des centaines de milliers de Guinéens se soient dressés contre cette réforme ne l’a pas fait plier. Comme la précédente, la nouvelle loi fondamentale limite le nombre de mandats à deux.

Mais l’adoption de cette nouvelle Constitution permet au président sortant de remettre ses compteurs à zéro, selon ses partisans.
Cellou Dalein Diallo, actuel chef de file de l’opposition, reproche à Alpha Condé d’avoir instauré « une république bananière, une dictature qui ne dit pas son nom ».

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