LA CEDEAO SE PLIE ET VALIDE LE COUP D’ÉTAT AU MALI
Les nouveaux hommes forts du Mali se font peau neuve et gagnent des batailles diplomatiques. Alors qu’ Alassane Ouattara s’était précipité à annoncer les sanctions contre la junte militaire et que l’Union Africaine a annoncé la suspension du Mali, voici que la CEDEAO fait marche arrière et valide le coup d’État militaire.
Applaudis comme des héros par la population, les militaires maliens qui ont fait un coup d’État sans effusion de sang, marquent des points sur le plan de la sous-région. S’ils ont accepté de ne pas rester à la tête du pays indéfiniment, ils ont fait savoir à la délégation de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) venue les rencontrer que de nouvelles élections ne seraient pas pour demain. La junte qui a pris le pouvoir le 18 août a ainsi annoncé dimanche soir une transition de trois ans et a accepté de libérer le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta.
Seule satisfaction pour la Cédéao, le président renversé par le coup d’Etat « pourra repartir à son domicile » de Bamako « et s’il souhaite voyager pour des soins, il n’y a pas de problème ». Quant au Premier ministre Boubou Cissé, arrêté en même temps qu’Ibrahim Boubacar Keïta et détenu dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de la capitale, « nous avons obtenu de la junte qu’elle accepte qu’il soit dans une résidence sécurisée à Bamako », a ajouté un responsable ouest-africain.
Les avancées étant assez minces, les négociations doivent reprendre. Le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, qui espère « pouvoir tout finaliser d’ici lundi », a souligné la « volonté de vraiment aller de l’avant » des militaires. Les envoyés de la Cédéao ont été reçus pendant une trentaine de minutes par les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) mis en place par la junte, dont le nouvel homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta.