LISTE DES COMMANDITAIRES DES DÉCAPITATIONS DANS LES RÉGIONS ANGLOPHONES
©Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil
Surpris par la capacité de résilience et de résistance du peuple anglophone du Southern Cameroons (Nord-Ouest & Sud-Ouest du Cameroun), conscient de la synergie entre les groupes armés indépendantistes et les populations locales, le pouvoir de Yaoundé a, par l’intermédiaire de ses services secrets (Délégation Générale de la Recherche Extérieure, Sécurité Militaire), mis en place un plan visant à infiltrer le mouvement indépendantiste par des groupes de voyous qui kidnappent contre rançons, tuent et décapitent leurs victimes dans le but (1) de décourager les populations locales qui apportent leur soutien aux groupes armés et dresser les premières contre les seconds (2) de susciter des protestations de la communauté internationale vis-à-vis des leaders séparatistes et obtenir à moyen ou long terme le classement du mouvement indépendantiste anglophone comme organisation terroriste.
Les caractéristiques de ces crimes odieux sont que (1) la plupart des victimes sont soit des hommes en tenue (policiers, gendarmes et militaires), soit des jeunes filles dont l’alibi du crime est d’avoir entretenu des rapports intimes avec des militaires. Ainsi, le forfait est le plus aisément du monde attribué aux indépendantistes anglophones (2) les crimes sont toujours filmés et publiés en temps réel sur les réseaux sociaux (3) Les activistes proches du régime Biya sont curieusement ceux qui les premiers diffusent les vidéos de ces assassinats le même jour que leur commission (4) les assassins supposés ou réels sont toujours interpellés quelques jours plus tard, de quoi laisser croire qu’il ne s’agit pas des séparatistes mais de simples brigands.
Ci-dessous, une liste non exhaustive de ces victimes de la raison d’État ainsi que leurs commanditaires et apologistes qui devront le moment venu en répondre devant la Cour pénale internationale :
OLIVIER WOUNTAÏ : Enseignant tué et décapité le 21 mai 2019 à Bamenda (nord-ouest anglophone. Sa tête a été retrouvée au lieu-dit Nkwen. Le drame est intervenu le même jour que l’assassinat par des soldats camerounais d’un bébé nommé Martha, âgée de 4 mois, dans la localité de Muyuka (Sud-Ouest). La publicité organisée par le régime criminel de Yaoundé autour du cas de cet enseignant avait pour but de détourner l’attention de l’opinion internationale de l’assassinat de bébé Martha à Muyuka.
FLORENCE AYAFOR : Gardienne de prison assassinée le 29 septembre 2019 à Pinying (nord-ouest) par des séparatistes, de sources officielles. Décapitée, son corps a été mutilé et trimbalé à des centaines de mètres par ses ravisseurs qui ont filmé cette scène horrible et publié sur les réseaux sociaux quelques heures plus tard. Le 10 juillet dernier, la Division de la Sécurité Militaire a annoncé l’arrestation de 2 des assassins de Florence Ayafor. L’un d’eux a été interpellé à Bonabéri à Douala en plein trafic d’armes, selon le communiqué du ministère de la Défense. Les Amba Boys ont-ils déjà des camps dans la ville de Douala ? Le trafic d’armes n’était l’affaire que d’une seule personne ?
OFFICIER DE POLICE PAUL NWANA VAWAHAT : En service au commissariat de sécurité publique du 2e arrondissement de Bamenda, la tête de l’officier de police a été retrouvée au carrefour Ngeng, dans la ville de Bamenda. Deux jours plus tard, les agents de propagande du pouvoir de Yaoundé annonçaient l’arrestation par les éléments du BIR de la jeune fille chez qui l’homme en tenue a été décapitée. De la prestidigitation comme de bien entendu, dans le souci le brouiller les pistes conduisant vers un crime d’Etat.
ADJUDANT-CHEF DE GENDARMERIE NDONGO JEAN NOEL : En service au poste des Brasseries du Cameroun à Muyuka, l’adjudant de gendarmerie Ndongo Jean Noël, selon la propagande officielle, a été tué par des combattants indépendantistes anglophones le 9 novembre 2019 puis enterré vivant. Curieusement, des soldats camerounais ont réussi à localiser l’endroit exact où l’adjudant Ndongo a été enseveli. Quelques jours plus tard, l’on apprend que 4 des assassins du sous-officier de gendarmerie ont été mis aux arrêts par l’armée. Les séparatistes armés seraient-ils déjà à portée de main des militaires camerounais ?
DIANE EFON : Il s’agit d’une jeune fille enterrée vivante le 17 novembre 2019 au lieu dit Kossala, dans la ville de Kumba (sud-ouest). D’après les cyber-activistes proches du régime Biya sur les réseaux sociaux, le crime porte la signature des séparatistes armés qui reprochaient à cette fille d’entretenir des relations amoureuses avec un sapeur-pompier. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, des soldats camerounais ont réussi à retrouver le lieu exact où la jeune fille a été enterrée et ont exhumé son corps. Comme s’ils travaillaient en étroite collaboration avec les indépendantistes !
LE CAPORAL-INFIRMIER SETA KEVIN : Caporal du Bataillon d’intervention rapide (BIR), Seta Kevin a été égorgé le 23 décembre 2019 par des séparatistes armés, selon la propagande officielle. Pourtant, au moment où il est interpellé, il séjourne dans son village situé dans l’arrondissement de Mbengwi (nord-ouest) aux côtés de ses frères du village dont certains étaient des membres des groupes armés indépendantistes. Son tort, de sources bien introduites au sein de l’armée camerounaise, est d’avoir voulu déserter l’armée pour se retrouver à Dubaï.
TREASURE MBAH : La jeune fille de 22 ans a été tuée, égorgée le 3 août 2020 et son corps jeté dans un cours d’eau à la périphérie de Bamenda. D’après la propagande officielle,Treasure Mbah a été assassinée par des membres de groupes séparatistes armés qui lui reprochaient d’être une espionne dans leur camp au profit de l’armée. Pourtant, interpellée par les mêmes séparatistes quelques jours plus tôt, elle a été relâchée après avoir révélé qu’elle offrait ses services sexuels à des colonels de l’armée basés à Bamenda. Et si c’était ces derniers qui avaient décidé d’en finir avec elle craignant qu’elle ne livre des informations stratégiques aux séparatistes !
CONFORT TUMASANG : Agée de 36 ans et mère de 4 enfants, cette jeune fille a été décapitée le 10 août dernier par des séparatistes armés, d’après la version officielle. Curieusement, le crime a eu lieu à quelques mètres d’un campement militaire. La jeune Comfort était accusée par les indépendantistes anglophones d’entretenir des relations intimes avec des soldats camerounais. Deux pensionnaires du Centre de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (DDR)ont été identifiés dans la vidéo de ce crime odieux.
EDELQUINE ACHEGE : Agée de 22 ans, Edelquine Achege a été tuée le 17 août dernier par un groupe armé après avoir été kidnappée le 15 août au lieu-dit Bambui, à Bamenda. Les activistes anglophones proches du pouvoir de Yaoundé étaient déjà au courant qu’elle a été kidnappée ainsi que du lieu de son enlèvement. Qui leur a ainsi tenu informés si ce ne sont les groupes qui leur sont proches ?
VOICI LES COMMANDITAIRES ET LES APOLOGISTES DE CES CRIMES PRÉTENDUMENT « SÉPARATISTES » QUI MÉRITENT LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE
1-FERDINAND NGOH NGOH, secrétaire général à la présidence.
2-GENERAL RENE CLAUDE MEKA, chef d’état-major des armées.
3-BETI ASSOMO JOSEPH, ministre de la Défense.
4-COLONEL JOËL ÉMILE BAMKOUI, chef de la Division de la Sécurité Militaire (SEMIL) au ministère de la Défense. En charge des opérations secrètes dans le cadre du conflit anglophone, auteur du plan secret visant à infiltrer les groupes séparatistes armés, il est celui qui favorise le ravitaillement des faux groupes armés en armes et en munitions.
5-ATANGA NJI PAUL, ministre de l’Administration territoriale et agent des services secrets camerounais. Il parraine des milices criminelles dans la région du Nord-Ouest mais qu’il désigne comme étant des comités de vigilance.
6-NKONDA TITUS, ex-soldat de la Marine anglaise, activiste anglophone pro-Biya, administrateur des plates-formes virtuelles Ma Kontri Pipo Dem (MKPD) et DDR Cameroon. Il est celui qui, le premier, reçoit et diffuse les vidéos des crimes horribles des milices pro-gouvernementales, qu’il s’empresse d’attribuer aux séparatistes.
7-ROLLY KLEIN LONDELL, activiste. Comme Nkonda Titus, Rolly Klein est le premier à relayer les images et vidéos des atrocités commises par les groupes armés créés, financés et armés par les sécurocrates du régime Biya mais que ces derniers attribuent aux séparatistes armés.