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MALI:LES MILITAIRES FRANÇAIS TIRENT SUR UN BUS ET ABATTENT UN CIVIL

Et voilà un incident malheureux qui va encore ternir l’image de l’armée française au Mali. Un civil malien a été tué et deux blessés, mardi 1er septembre, par des militaires français de la force  « Barkhane », lors d’une fusillade contre un bus qui aurait  refusé  de ralentir malgré des sommations, selon un communiqué de l’état-major français.

A une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Gao (nord-est), « un bus qui se dirigeait à vive allure en direction du convoi militaire  [français]  a fait l’objet de sommations verbales et gestuelles, puis d’un premier tir de sommation, alors que la menace de véhicules suicides est élevée », soutient l’état-major.

Mais « ces premières mesures n’ont pas fait ralentir le bus », affirme-t-il : « Un second tir de sommation dirigé vers le sol a alors été effectué. Deux balles ont ricoché sur le sol et traversé le pare-brise, blessant trois passagers dont l’un grièvement. »

Le directeur de la compagnie, Abdoulaye Haidara, a mis en doute cette version. Le chauffeur a contesté avoir refusé de s’arrêter et a dit à ses employeurs n’avoir « entendu que les tirs qui ont blessé trois personnes » et pas de tirs de sommation, a dit M. Haidara à l’AFP au Mali. Le bus suivait son itinéraire habituel la RN 16 pour joindre Gao. Et selon des témoins, le militaire qui a ouvert le feu paraissait ivre.

« Le blessé grave a été évacué par hélicoptère vers l’hôpital de la force “Barkhane” à Gao » mais « est mort des suites de ses blessures », poursuit le communiqué. « La force “Barkhane” présente ses sincères condoléances aux proches de la victime décédée », conclut l’état-major français, en précisant que « toutes les mesures ont été prises pour établir les circonstances exactes de cet événement », en collaboration avec la gendarmerie malienne.

Depuis son lancement en 2014, Barkhane ne connaît pas un grand succès populaire au Mali  dans la mesure où il n’y a pas de perspective véritable de victoire militaire. Des batailles, on neutralise quelques  chefs, mais ce ne sont pas de véritables victoires. Cependant, selon les observateurs,  Barkhane est une assurance de survie pour le Mali, mais il ne faut pas que cette présence s’éternise. Aujourd’hui la justification politique de la présence de la France est d’éviter une déstabilisation, mais la solution ne peut venir que des Africains eux-mêmes. Et en plus, on a vu les manifestants acclamer non seulement la junte militaire qui a renversé IBK, mais surtout acclamer la Russie. 

La France  compte toujours  5 100 militaires au Sahel au sein de la force “Barkhane”, qui combat des groupes armés affiliés à l’Etat islamique (EI) et Al-Qaïda. Mais ce genre d’incident peut mettre en mal sa présence sur le sol malien.

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