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LES ÉTATS-UNIS FRAPPENT L’ÉPOUSE DE L’EX-PRÉSIDENT JAMMEH

La traque des biens de l’ex-président gambien Yahya Jammeh se poursuit. Le Trésor américain a annoncé mardi soir 15 septembre, que des sanctions financières ont été appliquées à son épouse  Zineb Souma Yahya Jammeh, qui vit en exil en Guinée équatoriale depuis février 2017. L’épouse de l’ancien dictateur gambien est soupçonnée de contrôler de nombreux avoirs aux États-Unis.

L’ex-première dame Zineb Souma Yahya Jammeh est pointée du doigt pour avoir matériellement assisté et financé son mari, lorsqu’il était au pouvoir. Le département du Trésor américain lui reproche d’avoir utilisé sa fondation en faveur de la protection des enfants comme couverture pour « faciliter le transfert illicite des fonds à son mari », lit-on dans un communiqué.

C’est une plainte déposée l’été dernier qui aurait mis la puce à l’oreille: en effet, le 15 juillet, le département américain de la Justice a demandé la confiscation d’une résidence du Maryland acquise avec 3,5 millions de dollars, notamment financés par une filiale détenue par Zineb Jammeh.

L’ex-Première dame était déjà dans le viseur de la justice gambienne, qui dans un rapport publié l’année dernière, l’accusait d’avoir perçu 2 millions de dollars en liquide, via sa fondation. Des fonds qui auraient été dépensés dans des cérémonies.

Pour Reed Brody, conseiller juridique à HRW, ces sanctions financières sont importantes parce qu’elles montrent que « l’étau se resserre » autour de la famille Jammeh. Ce militant des droits de l’Homme, espère qu’une fois gelés et confisqués, ces fonds seront reversés pour indemniser les victimes de violences sous la dictature de Yahya Jammeh.

Depuis décembre 2017, les avoirs de l’ancien président gambien aux États-Unis avaient déjà été gelés. Même chose en Gambie, où les autorités l’accusent d’avoir détourné près de 50 millions de dollars des caisses de l’État.

En juin 2019, l’État gambien avait  saisi des propriétés immobilières, des terrains, des sociétés et de multiples comptes en banques dans le pays. Le ministre de la Justice Abubacarr Tambadou avait sollicité l’aide de ses alliés étrangers pour frapper plus fort.

« J’en profite pour demander l’aide de la communauté internationale, en particulier nos amis et alliés américains et britanniques, à l’Union européenne, aux pays africains et du Moyen-Orient, pour nous aider à mettre la main sur les avoirs volés au gouvernent », avait-t-il déclaré.

La Commission sur les crimes économiques commis sous Yahya Jammeh estime à 360 millions de dollars l’ampleur de la fraude. Une fourchette basse selon un consortium international de journalistes qui évalue l’ampleur du pillage à un milliard de dollars.

En mars 2019, sur recommandation d’une commission d’enquête spéciale, le président Adama Barrow a autorisé la saisie des avoirs de son prédécesseur.

La justice gambienne a estimé les biens gelés appartenant à Yahya Jammeh à 400 millions de dollars, environ 200 milliards de FCFA. Les autorités gambiennes font état d’un parc de voitures de luxe, de 131 propriétés immobilières et de 88 comptes bancaires en Gambie et à l’étranger.

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