LA LECTURE DEVIENT UNE NOUVELLE CONDITION POUR SORTIR DE PRISON
Au Brésil, les prisonniers peuvent désormais réduire leurs peines en lisant des livres. Un livre lu contre quatre jours de remise de peine. C’est la mesure instituée depuis 2009 par le service correctionnel fédéral du Brésil qui est désormais applicable . La limite annuelle est fixée à 12 oeuvres afin de gagner 48 jours de détention en moins.
En pratique, les prisonniers ont 4 semaines pour lire un livre. Ils doivent ensuite rédiger une dissertation sur l’ouvrage avec un « usage correct des paragraphes, des marges, de l’orthographe et une écriture intelligible et compréhensible ».
Une commission spéciale est chargée d’évaluer les productions des participants à ce programme baptisé « La rédemption par la lecture ». Il vise à réduire le taux d’analphabétisme extrêmement élevé dans les prisons brésiliennes et à favoriser la réinsertion des prisonniers à leur sortie.
Les prisons brésiliennes ? Des «cachots médiévaux», avait lâché en 2015 le ministre de la Justice de Dilma Rousseff, José Eduardo Cardozo. Un baril de poudre. Et demain, peut-être, des «chambres à gaz», selon un membre de la Defensoria Pública, une institution d’Etat assurant une assistance juridique gratuite. En avril 2020, un seul des 74 cas suspects de Covid-19 en milieu carcéral avait été confirmé. Mais le surpeuplement et l’insalubrité extrêmes font craindre le pire. Plusieurs cas sont maintenant confirmés.
Avec près de 727 000 détenus recensés en 2016, le Brésil compte la troisième population pénitentiaire du monde, souvent secouée par des drames. La capacité des prisons est deux fois moindre, environ 368 000 places, dans ce pays de près de 210 millions d’habitants qui est l’un des plus violents au monde. Et on enregistre souvent des mutineries entre divers clans de trafic de drogue.
