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LES ÉTATS-UNIS S’APPRÊTENT À INTERVENIR AU CAMEROUN RÉVÈLENT FOX NEWS ET NEW-YORK TIMES

Droit d’ingérence humanitaire ou expression de la puissance globale américaine?L’Administration  Trump déclare n’avoir plus besoin d’un mandat onusien pour intervenir dans la crise qui secoue le Nord-ouest et le Sud-ouest, afin, prétend-elle, de « mettre fin au génocide et promouvoir le dialoguer entre le gouvernement camerounais et les combattants séparatistes ».

La nouvelle est tombée la semaine dernière dans les coulisses de la 75è Assemblée générale de l’Onu, qui se tient actuellement à New-York. Selon le New York Times et le magazine Fox News, qui ont donné l’information, c’est l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies qui en a fait la révélation. Kelly Knight Craft a laissé entendre au cours d’une intervention dans le cadre des débats actuellement en cours aux Nations unies sur les grandes questions mondiales, que les Etats-Unis interviendraient de manière unilatérale dans les régions anglophones du Cameroun, du fait de la détérioration du climat sécuritaire, du « crime contre l’humanité, du génocide et des violations flagrantes des droits de l’Homme » dans les deux régions.

La décision de l’Administration Trump s’adosserait sur les différents rapports présentés par le Conseil norvégien.des réfugiés, Amnesty International et d’autres Organisations non gouvernementales de défense des droits humains, rapports qui dénoncent de façon récurrente les forces de sécurité camerounaises de même que les séparatistes, pour des atteintes répétées aux droits et libertés des citoyens. Selon l’ambassadeur américain auprès des Nations Unies, le Sénat et le Congrès américains auraient déjà marqué leur approbation sur ce projet d’intervention militaire américaine dans la crise anglophone au Cameroun.

Il ne resterait plus que la décision de ratification et de signature du président Trump, pour rentrer dans sa phase d’application. Prévient Mme Kelly Knight Craft, l’intervention américaine dans les régions anglophones du Cameroun sera actée pour « mettre fin au génocide et promouvoir le dialogue entre le gouvernement et les combattants séparatistes », même si cette décision est objectée par d’autres membres du Conseil de sécurité.

C’est dire si les relations entre les Etats-Unis et le Cameroun, au sujet de la crise dite anglophone, pourraient connaître de nouveaux développements dans les prochains jours, particulièrement si Donald Trump venait à être réélu au terme de la présidentielle du mois de novembre prochain. Dans l’attente, l’option américaine pour une intervention unilatérale dans la crise dans le Nord-ouest et la Sud-ouest ne surprend pas les érudits de la diplomatie mondiale. Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis se placent en première ligne dans le concert des nations pour la recherche d’une solution contraignante à la crise dite anglophone.

Déjà en décembre 2019, Kelly Knight Craft, alors nouvellement nommée, dans une adresse toujours à la tribune des Nations Unies, avait appelé à une synergie d’actions de la communauté internationale pour arrêter la dérive sécuritaire dans les deux régions anglophones du Cameroun. Appelant à une pression internationale sur le régime de Yaoundé et les séparatistes anglophones, elle avait alors invité la communauté internationale à s’impliquer davantage dans la recherche d’une solution pacifique à la crise.

« Nous exhortons tous nos partenaires à s’impliquer dans la résolution de la crise au Cameroun, en faisant pression sur le gouvernement camerounais et les séparatistes pour un dialogue sans condition », avait-elle déclaré. Dénonçant une situation humanitaire catastrophique, elle s’appuyait visiblement sur des rapports onusiens faisant état de 1,9 million de personnes en situation d’urgence humanitaire dans les deux régions.

« Les rapports qui nous parviennent font état de violations des droits humains, des exécutions sommaires, de détentions arbitraires et tortures en toute impunité », avait-elle listé, avant de conclure que cette situation « exige désormais une attention particulière ». Autant de signes avant-coureurs qui indiquent que l’option américaine pour une intervention unilatérale au Cameroun traduit la lassitude des autorités américaines face au pourrissement de la crise dans les régions anglophones du Cameroun.

Ingérence pernicieuse ou désir d’affirmation de la puissance globale dont se glosent les Etats-Unis, et qui lui donne le droit d’intervenir de force pour régler les problèmes de sécurité dans le monde ? Déjà en mai 2019, l’Administration Trump, aux côtés des autres Etats tels que la Norvège, était à la manœuvre de l’inscription du dossier Cameroun à l’agenda du Conseil de sécurité, avant que des négociations de coulisses ne permettent de différer ce débat projeté sur le Cameroun.

Toutefois, les Etats-Unis n’ont jamais abdiqué, se montrant toujours offensifs sur la résolution de la crise anglophone. Il y’a quelques semaines, notamment en début du mois de septembre, c’est un groupe de sénateurs américains qui était monté au créneau pour exhorter le gouvernement et les séparatistes à conclure un cessez-le-feu dans la guerre qui ébranle les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Cette sortie s’inscrivait dans une logique bien tracée dans les deux chambres du parlement américain, qui n’ont ménagé aucune réserve pour condamner régulièrement la persistance de la crise dite anglophone.

Les sorties récurrentes du Sous-secrétaire américain en charge des questions africaines ont montré un intérêt américain sans cesse croissant pour une résolution rapide de cette crise. Récusant le Grand Dialogue organisé l’année dernière et dédié à la recherche de solutions à la crise anglophone, Tibor Nagy s’est à plusieurs reprises montré sceptique quant à l’efficacité des résolutions qui en ont découlé, appelant aux négociations directes entre le gouvernement et les séparatistes anglophones.

Des interventions parfois musclées qui ont laissé subodorer une froideur dans les relations diplomatiques entre le Cameroun et les Etats-Unis. Reste à questionner la bonne foi de l’Administration Trump dans sa volonté d’intervention en vue de la résolution de la crise dite anglophone., tant le postulat est bien connu : dans les relations entre Etats, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts…

Source : Actucameroun

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