POUR LA PREMIÈRE FOIS,UN NOIR DÉCROCHE LA MÉDAILLE D’OR D’ARCHITECTURE
La médaille d’or du Royal Institute of British Architects est décernée en reconnaissance de l’œuvre de toute une vie, remise à une personne ou à un groupe de personnes qui ont eu une influence significative « directement ou indirectement sur l’avancement de l’architecture ». Et c’est un Noir d’origine guinéenne qui vient d’être couronné.
Depuis la création de l’institution en 1834, à Londres, la médaille d’or du Royal Institute of British Architects (RIBA) n’est jamais allé à un architecte noir. David Adjaye vient de franchir ce pas. Il s’agit d’une des plus hautes distinctions dans le monde de l’architecture.
L’expertise de David Adjaye est ainsi saluée. « L’architecture, pour moi, a toujours eu pour but de créer de la beauté avec des édifices pour tous les peuples du monde de manière égale, et de contribuer à l’évolution de cet art. L’impact social de cette discipline a été et continuera d’être la force directrice guidant mes pratiques et mes expériences dans ce domaine. » a déclaré Adjaye après l’annonce de la Médaille d’or royale en 2021.
Dans le monde, il a eu son impact dans la réalisation d’un grand nombre d’édifices. On peut citer notamment, le Musée National de l’histoire et de la culture afro-américaines, inauguré il y a quatre ans à Washington, la bibliothèque Idea Store de Londres (2005), le Centre Nobel de la Paix à Oslo (2005), le musée d’art contemporain à Denver (2008), une école de management à Moscou (2010), la fondation Aïshti à Beyrouth (2015), mais aussi l’Alara Concept Store à Lagos (2016) et un centre d’art à San Antonio, Texas (2019).
Actuellement ses projets en cours restent un gratte-ciel à Manhattan et la cathédrale nationale du Ghana, au cœur d’Accra. Son cabinet d’architectes, Adjaye Associates, a ses bureaux à Londres, New York et Accra.
Jusqu’à aujourd’hui, il vit à cheval sur plusieurs continents, comme toujours depuis l’enfance. David Adjaye, 54 ans, est né à Dar Es Salam, en Tanzanie, de parents ghanéens, puis il a suivi son père diplomate en Égypte, au Yémen, au Liban, et jusqu’au Royaume-Uni.
C’est là que David Adjaye a atterri à l’adolescence et qu’il a pu étudier au Royal College of Art avant de se lancer. « Sir » David Adjaye devrait-on dire, puisque la reine d’Angleterre l’a anobli, il y a trois ans, pour « services rendus à l’architecture ».