LE JOUR OÙ COMPAORÉ A ASSASSINÉ SANKARA ET TOUS SES MEILLEURS AMIS
Il y a 33 ans mourrait Thomas Sankara. Ils sont nombreux ces grands hommes qui ont été trahis par leurs meilleurs amis ; à cause de l’ivresse du pouvoir, ceux-ci n’ont pas hésité à planter le couteau dans le dos de leurs meilleurs amis.
« L’homme est très injuste envers son semblable. Ton meilleur ami peut très vite devenir ton pire ennemi car lui seul connait tes secrets et seul lui pourra les révéler » ainsi chantait Bob Marley.
C’est que nous allons voir dans les lignes suivantes.
Thomas Sankara Trahi par Blaise Compaoré
Thomas et Blaise étaient les meilleurs amis du monde. Mieux des frères. Ils dormaient ensemble et mangeaient ensemble. Leurs familles se connaissaient.
Fidèle Kientega, un compagnon de la première heure de Thomas Sankara, se souvient de leurs liens de fraternité et d’amitié : « Thomas lui faisait confiance de façon absolue. »
Les parents de Thomas Sankara avaient même « adopté » Blaise Compaoré comme leur fils. « On disait même que ses parents préféraient Blaise ! C’était dans nos coutumes. Ici quand vous avez un fils qui a un ami et que vous l’adoptez, c’est cet ami que vous considérez d’abord comme votre fils et votre propre fils vient après. C’est dans le sens sacré et noble. ».
Lorsque Thomas Sankara est porté au pouvoir, il met immédiatement Blaise Compaoré à ses côtés. Thomas lui faisait confiance de façon absolue. Thomas Sankara devenu gênant, du fait de sa lutte contre le néocolonialisme, menaçant la place de la France en Afrique ainsi que le pouvoir des autres chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, au comportement plus docile, il faut l’assassiner.
Des rumeurs se répandent au sujet d’un assassinat que Blaise Compaoré serait en train de fomenter à telle enseigne qu’interpellé par les journalistes lors d’une conférence de presse, Thomas Sankara déclare : « Le jour où vous apprendrez que Blaise prépare un coup d’Etat contre moi… Ce ne sera pas la peine de chercher à vous y opposer ou même de me prévenir. Ça voudra dire que c’est trop tard et que ce sera imparable. ». Thomas Sankara est tué quelque temps après par des éléments de la sécurité présidentielle, dirigée à l’époque par Blaise Compaoré.
Blaise Compaoré assassina ses 3 meilleurs amis.
Après avoir assassiné Thomas Sankara, Blaise Compaoré a assassiné deux autres figures de la révolution. Ils ont participé au processus révolutionnaire comme des têtes de proue aux côtés de Thomas Sanakara et de Blaise Compaoré.
Moins connus de la nouvelle génération, ces deux officiers, le capitaine Henri Zongo et le commandant Jean Baptiste Boukary Lingani ont été passés par les armes le 19 septembre 1989, accusés d’avoir ourdi un complot pour éliminer le président Blaise Compaoré.
« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » disait Voltaire
Arol KETCH – 15.10.2020
Fourmi Magnan égarée
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15 Octobre 1987- 15 Octobre 2020, celà fait 33 ans exactement que Thomas Sankara a été lâchement assassiné, et ses compagnons avec.
La commémoration de sa mort nous rappelle avec insistance l’urgence que nous avons à marcher sur les voies qu’ont tracés ceux qui avant nous, ont écrit les plus belles pages de notre grande nation.
Aujourd’hui plus qu’hier, la voix de ce grand homme dont la mémoire est saluée dans le monde entier nous interpelle à repenser la gestion de notre pays dans l’intérêt de tous et de chacun. Elle nous appelle à briser la chaîne des privilèges grossiers et exclusifs dont bénéficient une certaine classe pour un partage équitable des richesses entre fils et filles du Burkina Faso.
Nous sommes la terre bénie de l’intégrité, le berceau africain de la justice, le modèle par excellence de la sobriété. Ces valeurs, Thomas Sankara en était l’incarnation vivante. Ceux qui se réclament héritiers de ce grand héros mondial sont sûrement déçus de constater que la corruption, l’njustice, les exclusions, la mal gouvernance, le terrorisme, la pauvreté et bien d’autres maux ont trouvé terre fertile chez nous.
Ce que nous proposons au Burkinabé, c’est de faire honneur à notre histoire en travaillant tous main dans la main pour l’émergence d’un Burkina nouveau dont le présent est en accord avec l’ideal rêvé et transmis par ses héros. Un Burkina qui comme une mère protège, éduque, valorise et nourrit tous ses enfants. Un Burkina réconcilié avec lui même et avec son histoire. Un Burkina digne de Thomas Sankara.
Ce Burkina, nous devons le construire ensemble en conjuguant nos intelligences et nos différences. En ayant un souci plus grand que tout ce qui nous oppose en apparence : Le souci de vivre dans un Burkina prospère qui fera la fierté de notre postérité.
Vive Thomas Sankara, vive le Burkina Nouveau.
Yeli Monique KAM
La Yennenga de l’éducation
Candidate à l’élection présidentielle de Novembre 2020.