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AMNESTY INTERNATIONAL ET ICG ACCUSENT OUATTARA DE RECRUTER DES MILICES DE MICROBES

La connivence entre civils armés et éléments des forces de l’ordre a déjà été relevée par des ONG internationales comme Amnesty International et Crisis Group qui, dans un rapport publié fin septembre 2020, a dénoncé «l’utilisation particulièrement inquiétante de supplétifs par certains segments de l’appareil de sécurité».

«Ces jeunes hommes armés ont été recrutés parmi la petite délinquance abidjanaise pour effrayer ou attaquer, y compris à l’arme blanche, des manifestants de l’opposition», avait précisé Crisis Group dans son rapport.

Samba David, qui a lui-même été victime en septembre d’une agression à l’arme blanche [il a été poignardé à son bureau par des hommes non identifiés, ndlr], raconte: «J’ai été personnellement à Bonoua [ville située à 60 km à l’est d’Abidjan, où un manifestant a été tué par balles le 19 octobre, ndlr] et Dabou [ville à 50 km à l’ouest d’Abidjan, qui a enregistré ces derniers jours au moins sept morts et où un couvre-feu est instauré du 21 au 25 octobre, ndlr].

Le constat est flagrant: il s’agit de groupuscules armés –que nous qualifions de milices à la solde d’Alassane Ouattara, parfois appuyées par les forces de l’ordre– convoyés depuis Abidjan vers des villes de l’intérieur, pour essayer d’intimider les populations, voire semer le chaos. Nous enregistrons actuellement plus d’une dizaine de morts, c’est une situation inacceptable.»

Dans un communiqué du 21 octobre, le gouvernement ivoirien a indiqué qu’à la suite «d’allégations de la présence de forces parallèles sur les lieux des manifestations, des investigations sont en cours en vue de rechercher et interpeller ceux qui commettent personnellement ces actes ainsi que ceux qui incitent à les commettre pour leur faire subir la rigueur des lois pénales».

​Les «microbes» sont des bandes de jeunes ultraviolents qui terrorisent certains quartiers d’Abidjan et que l’opposition présente comme étant instrumentalisés par le pouvoir.

Pour Samba David, on ne peut pas, en dépit des tensions actuelles, «considérer que le spectre de la guerre civile plane sur la Côte d’Ivoire».

«Il ne peut pas y avoir de guerre civile dans ce pays parce que les conditions ne sont pas réunies, le brassage socioculturel ne le permet pas. C’est plutôt le pouvoir en place qui tente de faire croire que cette éventualité pointe à l’horizon pour briser la contestation contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara», a déclaré ce leader de la société civile.

Comme en témoignent de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, les acteurs des affrontements de ces derniers jours étaient équipés le plus souvent de gourdins et d’armes blanches (machettes et couteaux).

Mais lors d’un entretien accordé en mai dernier à Sputnik, Victorien N’Tayé, secrétaire général de la section ivoirienne du Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest (Rasalao-CI), évoquant le risque d’un conflit armé en Côte d’Ivoire en 2020, avait souligné la «menace sérieuse» qui pesait sur le pays, à savoir les milliers d’armes légères et de petit calibre (ALPC) en circulation mais que «personne n’est véritablement en mesure de quantifier».

La prolifération de ces ALPC, avait-il expliqué, résulte en grande partie de la crise militaro-politique des années 2000 au cours de laquelle presque toutes les localités du pays ont connu une circulation d’armes.

«Vu la prolifération et la circulation des armes, la fin justifiant les moyens, les uns et les autres peuvent à tout moment s’en servir pour en découdre», avait prévenu Victorien N’Tayé.

Source : Sputnik

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