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APRÈS LEUR MARIAGE, DEUX LESBIENNES SONT JETÉES EN PRISON

Patricia et Cathy, deux femmes qui ont célébré le 7 novembre dernier leur mariage civil, ont été mises aux arrêts lundi dernier . Et finalement, elles ont été  déférées à la prison de Makokou.

Selon l’Agence Gabon Presse (AGP) la loi gabonaise n’autorise que des mariages entre personnes de sexes opposés. Pourtant, le Parlement gabonais vient de voter la dépénalisation de l’homosexualité. Comment donc comprendre cette arrestation ? Explications avec nos confrères de Gabonreview.com.

Le week-end écoulé à Makokou dans la province de l’Ogooué-Ivindo, Patricia (Pat) et Cathy, deux femmes se sont unies. Pour avoir Cathy, informe le site Gabonactu, Pat a déposé une somme de 250 000 francs CFA, 10 pagnes, 10 liqueurs, des bouteilles de bière ainsi que la somme de 50 000 francs CFA pour payer le paquet de concombre offert en cadeau par la mère de Cathy qui aurait donné sa bénédiction à cette union. Les images ont fait le tour de la toile, choquant l’opinion qui pointait d’un doigt accusateur le maire de la ville. Réagissant à juste titre, Guy-Roger Ekazama a revendiqué des forces de l’ordre, l’interpellation des deux tourterelles «conformément à loi». Elles ne sont d’ailleurs pas faites attendre.

Le 9 novembre aux environs de 16h30, a fait savoir pour sa part le site Gabon actualité, sur instruction du parquet de la République, Pat et Cathy ont été interpellées par des éléments de la Police judiciaire (PJ). Mais avant cette interpellation et au regard du buzz créé autour de cette union, révèle le site, Pat et sa compagne se sont exprimées sur les antennes de radio Ivindo Fm, la radio locale.

Au cours de son intervention, Pat a assuré que sa démarche se justifiait par un désir de maternité. «J’ai un certain âge et je suis consciente que je ne pourrais plus enfanter», a-t-elle confié sans dire plus sur son infertilité. «Il est très difficile voire impossible au Gabon d’adopter un enfant. Moi, j’ai eu la chance qu’une copine accepte que je reconnaisse son futur bébé et j’ai sauté sur l’occasion. Je suis désolée de constater que les choses ont pris cette tournure-là», a-t-elle ajouté, indiquant que l’idée était de reconnaître les enfants de Cathy, par ailleurs enceinte de 8 mois, comme les siens.

Mais à Makokou, l’orientation sexuelle de Pat est bien connue. «C’est une lesbienne», assurent certaines indiscrétions qui jugent tout aussi son propos empreint de contre-sens et d’ambiguïté. Pour ainsi dire, autant l’union entre deux personnes est encadrée au Gabon et autorisée entre «un homme et une femme», autant l’adoption ou la reconnaissance d’un enfant l’est.

Pat qui a accompagné sa démarche d’un rituel à l’image de celui d’un homme qui se présente à sa belle-famille, dit avoir convaincu la famille de Cathy qu’il n’était pas question d’une union homosexuelle. «Ce que je suis allée donner aux parents de Cathy était simplement pour leur assurer de mon engagement, leur dire que je m’occupe de leur fille, de ses enfants dont un des deux a perdu son père il y’a quelques temps», a-t-elle soutenu. «En retour, je me sens heureuse d’avoir une famille comme tout le monde. Je ne vois pas où est le mal !», «J’ai peut-être eu tort d’ajouter le symbole de la bague» oubliant sans doute l’échange du baiser sur la bouche et l’attitude peu orthodoxe des deux « copines ».

Sans aucun doute, Pat a livré la même version aux forces de l’ordre et Cathy dont l’accouchement est prévu dans quelques semaines, pourrait corroborer ces propos. Cependant des zones d’ombre subsistent. En qualité de qui Pat s’est-elle engagée à s’occuper de Cathy et de ses enfants ? Une relation platonique nécessitait-elle un tel scénario ?

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