Accusé levez-vous Afrique Politique

LA FRANCE ET SES ALLIÉS VIOLENT LES DROITS DE L’HOMME POUR LEURS INTÉRÊTS EN CÔTE D’IVOIRE

Le peuple de Côte d’Ivoire mène depuis 2018 la lutte contre le pouvoir autocratique de Ouattara pour des élections transparentes et démocratiques. Cette lutte sans relâche est le prolongement de son combat intrépide pour le respect des libertés, pour la souveraineté nationale et populaire.

Pendant que les masses populaires s’organisent pour en finir avec le système néocolonial, la source de ses malheurs, des leaders politiques de l’opposition rêvent d’une intervention de la France et ou de la communauté internationale (ONU, UE, UA, CEDEAO) pour contraindre le pouvoir Ouattara à respecter les « normes internationales », la constitution et les lois ivoiriennes.

Ces leaders commettent des fautes politiques graves, aux conséquences dommageables pour la poursuite de la lutte. Ils croient que les normes internationales, les lois nationales, sont des données en dehors des rapports de forces entre classes. En réalité, ces données sont le résultat des rapports de force entre les classes dans une société donnée, dans un monde donné, à un moment donné.

Aujourd’hui, sans une mobilisation populaire massive et ferme contre le pouvoir Ouattara, mettant en danger les intérêts des impérialistes, « la communauté internationale » ne réagira pas, les libertés et la démocratie continueront d’être bafouées, le despotisme s’installera durablement en Côte d’Ivoire.
Il est prouvé par l’expérience des luttes des peuples dans le monde contre le despotisme, que, seule la mobilisation populaire et la fermeté dans le combat permettent de remporter des victoires à l’intérieur des nations et à l’extérieur.

Ces leaders comptent également sur la neutralité de l’ONU, l’UA, la CEDEAO pour appliquer des sanctions contre Ouattara selon les textes qui les régissent. Penser ainsi, c’est ‘’oublier’’ que, dans les conditions actuelles des forces en présence au niveau international, ces organisations sont dominées par les puissances impérialistes.

Dans le cas de l’UA, les décisions de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, relatives à la composition de la commission électorale, qui condamnaient le gouvernement ivoirien, ont été surestimées par une frange de l’opposition. En réalité, la Cour n’a aucun moyen de contraindre un gouvernement à appliquer ses décisions ; elle est continuellement menacée par les interventions des chefs d’Etats africains qui forment dans les faits un club de soutien entre présidents. Mieux, au plan mondial, toute décision de l’ONU relative à la Côte d’Ivoire au conseil de sécurité, le seul organe onusien qui dispose de la force de coercition, n’est envisageable que si elle est proposée par la France, puissance tutrice.
Comme on le voit la messe est déjà dite. Dans ce combat donc, il n’y a pas d’autre voie que celle qui consiste à compter principalement sur l’énergie et la mobilisation du peuple.

Le combat contre le pouvoir autocratique de Ouattara pour des élections démocratiques étant quant au fond un combat pour la souveraineté populaire, l’opposition devrait prendre en considération un fait bien connu et bien établi à savoir que les puissances impérialistes sont toujours du côté de leurs pions, c’est-à-dire qu’ils sont avec ceux qui sont prêts à brader la souveraineté nationale.
Or, sans souveraineté nationale il ne peut y avoir de souveraineté populaire qui se traduit, entre autre, par l’acte des citoyens du choix de leurs dirigeants. La souveraineté nationale est une conquête importante dans l’évolution de l’éthique au plan politique. La domination des nations plus puissantes sur des nations plus faibles est réprouvée aujourd’hui par la conscience universelle.

La caractéristique principale d’une nation dominée c’est la privation de sa souveraineté à savoir l’abandon de la définition et de la mise en œuvre de sa politique, à une autre nation, la domination de cette dernière au plan politique (immixtion dans le choix des dirigeants de la nation dominée par diverses procédures), économique, culturelle, militaire, diplomatique. Or la Côte d’Ivoire est sous la domination de l’impérialisme français. Il est donc illusoire de lutter pour la souveraineté populaire sans s’engager dans la lutte pour la souveraineté nationale.

C’est pourquoi le PCRCI dans ce combat a toujours dénoncé l’impérialisme français, qui en dernière analyse oriente et décide du présent et de l’avenir de notre pays, et qui est aussi, le chef d’orchestre de toute la diplomatie de la communauté internationale en Côte d’Ivoire.

La France et ses alliés, après avoir réclamé sournoisement le respect des lois, des libertés, sans jamais se prononcer sur le 3ème mandat qui est une violation de la constitution, demandent aujourd’hui à l’opposition, le respect scrupuleux de l’ordre constitutionnel.
L’impérialisme français affirme sans gêne que la candidature de Ouattara n’est pas anticonstitutionnelle ; que cette candidature est faite par nécessité, par devoir, par ce que, le candidat Gon Coulibaly du RHDP est décédé.
La France de Macron défend pour les besoins de la cause, des positions monarchistes. La France de Macron et ses alliés sont pris en flagrant délit de mensonge, de manipulation de l’opinion européenne et l’opinion nationale ivoirienne. Cette acrobatie de mauvais goût est la preuve que Ouattara a fini de vendre le pays aux monopoles français en contrepartie de ce soutien honteux.

Les régimes néocoloniaux peuvent se donner les constitutions les plus démocratiques. Mais celles-ci sont sans effets si les dirigeants choisis sont des pions des puissances impérialistes. On disait que la constitution béninoise était l’une des plus équilibrées d’Afrique. Progressivement avec les serviteurs de l’impérialisme français qui se sont succédés, cette constitution a été déstructurée au point où elle consacre un tyran, Patrice Talon, à la tête de l’Etat béninois.
Les impérialistes n’ont pas d’état d’âme tant qu’il s’agit de défendre les intérêts des monopoles de leurs pays. La violation des droits de l’homme, de l’ordre constitutionnel et les tueries sont les sacrifices nécessaires pour que le capital financier prospère.

La France ne se meut pas face aux morts de Bonoua, Daoukro, Bongouanou, M’batto, Yamoussoukro, etc. Elle n’a que faire des massacres de ceux qui se sont révoltés contre le viol de la constitution ivoirienne. Elle organise avec son pion, la pacification et la gestion de l’Etat néocolonial pour les cinq prochaines années.

C’est le sens de l’appel au dialogue de Ouattara adressé à l’opposition, avec comme prérequis le respect de l’ordre constitutionnel abandonné par lui depuis belle lurette.

Le combat de la Côte d’Ivoire aujourd’hui est celui de la conquête de la souveraineté nationale et populaire qui passe par la lutte sans merci contre le pouvoir Ouattara et l’impérialisme français. Macron par son soutien à l’imposture de Ouattara donne des motifs supplémentaires au peuple pour intensifier sa lutte contre la domination de la France.
Ce combat qui doit s’appuyer principalement sur l’énergie et la mobilisation du peuple, doit continuer jusqu’à la victoire finale, consacrant la république populaire démocratique, indépendante et moderne.

Abidjan le 27 novembre 2020
Achy Ekissi
Secrétaire Général

Articles Similaires