LAURENT GBAGBO VA MOURIR EN PRISON
Malgré son âge et ses problèmes de santé qui militaient en faveur de sa mise en liberté provisoire ou en résidence surveillée, la Cour pénale internationale (CPI) a rejeté lundi à la majorité des juges, la demande de mise en liberté de Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien: « La Chambre, à la majorité, rejette la demande de mise en liberté provisoire en intégralité » peut-on lire dans la décision de la CPI publié sur son site internet.
La Cour estime que « conformément au rapport médical mis à jour, la chambre est convaincue que la santé de M. Gbagbo est stable et qu’il reçoit un traitement optimal pour son état de santé actuel et son âge ». Auparavant, la CPI avait brandi les risques de fuite comme si un homme de 73 ans allait semer la police, traverser toutes les frontières européennes, prendre la mer par la nage pour aller se réfugier en Côte d’Ivoire, là où Ouattara est chef d’État et chef des Armées. Puis, la CPI a prétendu que l’assignation en résidence surveillée allait constituer une menace à l’ordre public. Où? Au pays Bas? En France? Non! Dans tous les États africains, a-t-elle voulu faire croire, comme si Gbagbo était un chef de tous les groupes rebelles du continent noir.
Arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan et déporté à la Haye avec Charles Blé Goudé, le procès n’a débuté que le 28 janvier 2016. Toutes les accusations et témoins fabriqués se sont écroulés, mais Gbagbo reste écroué. Le 19 juillet 2017, le juge d’Appel ne sachant quel prétexte brandir, a décidé: 《 la chambre d’Appel ordonne à la chambre de Première instance de procéder à un nouveau réexamen du maintien en détention de monsieur Gbagbo ou bien si ce dernier doit être remis en liberté avec ou sans condition 》. Et voilà plus de 7 ans qu’un chef d’État africain enlevé est pris en otage en Europe à durée indéterminée . Maintenant, le procès est devenu le déballage du secret médical de Laurent Gbagbo. Le monde entier connaît combien de globules blancs son sang contient, le nombre de battements de son coeur la nuit, la dernière érection survenue dans ses rêves, la couleur de ses urines, ses maladies de jeunesse, son espérance de vie. Une humiliation en mondovision. Gbagbo ne sortira en prison qu’étant déjà épave ou mort. Comme le disait Joseph Proudhon en 1958: 《la justice est le respect de la dignité humaine 》.
J. RÉMY NGONO