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JOE BIDEN NOMME LE PREMIER MINISTRE GAY AUX ÉTATS-UNIS

Pete Buttigieg ne se sera pas lancé dans la présidentielle américaine pour rien. S’il avait fini par abandonner pour soutenir Joe Biden, il avait toutefois marqué pas mal de points lors des primaires démocrates et en avait même été au final la révélation. Son visage ne devrait pas retomber de sitôt dans l’oubli outre-Atlantique puisque le président élu vient de le choisir pour intégrer son gouvernement. Pete Buttigieg sera ainsi le ministre des Transports de l’administration Biden. Cela fait de lui le premier ministre américain ouvertement homosexuel.

Sa nomination, qui avait d’abord été annoncée par les médias américains, a été confirmée mardi soir par l’équipe du président élu. « Je fais confiance à Pete pour effectuer ce travail avec concentration, sens moral et une vision audacieuse », a déclaré Joe Biden, cité dans un communiqué. Ce choix devra être validé par un vote du Sénat.

Après avoir choisi Kamala Harris pour se présenter à ses côtés pour la vice-présidence, c’est le deuxième ancien rival de la primaire que Joe Biden décide d’intégrer dans son équipe. À 38 ans, l’ancien maire de South Bend, une ville moyenne de l’État de l’Indiana, est l’un des seuls ténors politiques à avoir été jusqu’ici choisi par le septuagénaire démocrate Biden pour entrer dans son gouvernement, par ailleurs composé de spécialistes ou technocrates. C’est aussi l’une des rares personnalités à n’avoir pas été membre de l’équipe de l’ancien président Barack Obama, lorsque Joe Biden était vice-président, de 2009 à 2017.

Si le Sénat entérine sa nomination, « Mayor Pete » deviendrait « la première personne ouvertement LGBT nommée à une position permanente au sein du cabinet présidentiel », s’est réjouie dans un communiqué l’organisation Victory Institute, qui milite pour que des personnalités issues des minorités sexuelles accèdent à des postes exécutifs. L’association Human Rights Campaign a aussi salué une décision « historique ». Joe Biden et Kamala Harris « tiennent leur promesse » en « formant un gouvernement à l’image de la diversité » de l’Amérique, a-t-elle estimé.

Quasiment inconnu du grand public lorsqu’il a présenté en avril 2019 sa candidature aux primaires démocrates pour la présidentielle de novembre dernier, Pete Buttigieg, ancien militaire passé par l’Afghanistan, a eu un parcours fulgurant. Candidat modéré, il avait enregistré des succès spectaculaires lors des premières étapes des primaires, au moment où Joe Biden, politique chevronné positionné sur le même créneau centriste, essuyait déconvenue sur déconvenue malgré son statut de favori.

L’ancien vice-président avait finalement réussi à rebondir et Pete Buttigieg s’était retiré à son profit début mars, contribuant à donner un élan décisif à celui qui est de quarante ans son aîné. « Il me fait penser à mon fils, Beau », décédé des suites d’un cancer au cerveau, avait alors déclaré Joe Biden. « C’est le plus beau compliment que je puisse faire à un homme », avait-il ajouté aux côtés de l’étoile montante du Parti démocrate, passée par Harvard, Oxford et le cabinet de conseil McKinsey.

L’ex-candidat polyglotte parle sept langues, marié à l’église à son époux Chasten Buttigieg, avait ensuite participé activement dans les médias à la campagne victorieuse de Joe Biden. Celui à qui les stratèges démocrates prêtent toujours des vues sur la Maison-Blanche, peut-être dès l’élection de 2024 si Joe Biden ne fait qu’un seul mandat, sera en tout cas au cœur de l’effort du président démocrate pour rénover les infrastructures du pays.

Ce poste est « à l’intersection » de plusieurs « défis », a rappelé Joe Biden dans son communiqué : « emplois, infrastructures, équité et climat se rejoignent tous au ministère des Transports ».

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